Quel est ce chantier complexe qui inquiète les commerçants d’un quartier hyérois à l’approche de Pâques?

Le chantier en cours de renouvellement du réseau d’assainissement des eaux usées à l’Ayguade n’est pas sans impact sur la circulation et la vie commerciale en cette période de Pâques.

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Catherine Pontone Publié le 27/03/2024 à 07:00, mis à jour le 27/03/2024 à 07:00
Les travaux à L’Ayguade, boulevard Front de mer, occasionnent des bouchons et un manque à gagner pour les commerçants. Photo Camille Dodet

Les commerçants et les riverains devaient assister à la fin mars à la fin du chantier d’envergure engagée cet hiver par la métropole TPM via la direction de l’eau et de l’assainissement. "En raison de contraintes techniques mais aussi des intempéries survenues durant la période de chantier", selon la Métropole, les travaux complexes en bordure du front de mer, et portant sur le renouvellement du réseau des eaux usées ont pris un retard d’une quinzaine de jours.

Seul bémol: le calendrier de fin des travaux, annoncé pour la mi-avril, empiète sur la période Pâques, la "saison qu’il ne faut pas surtout pas manquer", s’inquiète un artisan chocolatier, Philippe Prodotti.

Implanté, depuis 2006, dans la contre-allée au 402 boulevard Front de mer, il est déjà confronté à une baisse de son chiffre d’affaires. "Par rapport à l’an passé, j’accuse déjà une baisse de fréquentation de 40% de la clientèle", déplore-t-il.

L’ouverture de la contre-allée prévue

Le giratoire qui dessert la place Saint-Louis, servant de base de vie au chantier, sera encore en travaux durant trois semaines. Photo Camille Dodet.

Ouvert de septembre à fin juin, ce chocolatier qui travaille avec une clientèle venue aussi des communes alentours, ne peut se permettre de rater "une saison" qui débute, habituellement, trois semaines avant Pâques. "Certes, on me dit que cela sera fini bien avant la saison estivale. Mais un chocolatier, c’est l’hiver qu’il travaille et non l’été!", s’exclame-t-il.

Son regard se tourne sur la contre-allée du boulevard Front de mer, inaccessible depuis environ une quinzaine de jours, et qui, selon la Métropole, devait "rouvrir ce mardi soir", veille du marché.

L’entrée devrait l’être côté place Daviddi comme le souhaitait, dès ce lundi, fortement cet artisan qui s’attendait à ce qu’elle le soit déjà vendredi dernier. Et ce, "afin que les clients notamment ceux qui viennent, aussi, avec des accompagnants, puissent l’emprunter depuis la place Daviddi, à hauteur du tabac, avant de refaire le tour par la rue Hippocampes".

En attendant, il faudra encore patienter quelques semaines avant de retrouver "une circulation apaisée..." sur le front de mer. Ce qui n’enlèvera pas le préjudice financier subi par des commerçants à l’exemple de Sébastien et Cyril Rolland qui ont repris, en octobre 2022, le tabac et cave à vin, place Jean-Pierre-Daviddi, ouvert sept jours sur sept. "Par rapport à l’an dernier, nous sommes à moins 20% au mois de mars alors que nous étions à plus 20% à chaque mois. Nous avons commencé à être impactés depuis le mois de décembre", explique Sébastien Rolland.

Perte de chiffre d’affaires

Philippe Prodotti, artisan chocolatier (au centre), entourée de l’équipe, espère que l’ouverture de la contre-allée attendue, mardi soir, encouragera le retour des clients. Photo Camille Dodet.

Pour les gérants du Spar, Michel et Fabienne, employant deux salariés, les travaux qui se sont concentrés à leur hauteur dès octobre ont été très impactant. "Nous avons perdu du chiffre d’affaires depuis la mi-octobre", explique Michel, sans compter "le passage de la voie sur les places de parking. Tout était occupé, nous n’avions plus de parking!"

Si tous reconnaissent que "l’aménagement de la promenade du front de mer amène de la clientèle à L’Ayguade", "la non-lisibilité" des accès piétons les laisse songeurs.

Dans le collimateur: les problèmes de circulation avec des feux alternats "pas toujours bien réglés" et qui découragent certains de venir. Si Grégory Véran qui gère le restaurant La Réserve, place Daviddi, est parvenu à continuer à travailler, il reconnaît le côté "contraignant de la circulation routière boulevard Front de mer", ce qui là aussi est source de difficulté pour les déplacements des professionnels... et du facteur.

Photo Camille Dodet / Pénélope Ball Photo Camille Dodet et Penelope Ball..

Déviation

Comment se rendre en voiture au plus près de son commerce de proximité à L’Ayguade ? Cette question légitime, beaucoup ont eu du mal à trouver la réponse eu égard aux avancées du chantier. Si la Métropole se défend d’avoir communiqué largement auprès des commerçants et des riverains, avec affichage et distribution de flyers dans les boîtes aux lettres, ceux et celles interrogés comme Hervé cet habitant des Salins reprochent « un manque flagrant de communication sur les avancées du chantier. »

« Expliquez-moi comment pour l’élargissement de l’autoroute Vinci nous informe sur le trafic, et pas là. D’un jour à l’autre, on ne sait jamais par où il faut passer », s’agace ce riverain. Avec en prime, un alternat à trois feux justifié par la fermeture du giratoire à hauteur de la place Saint-Louis qui augmente d’autant les files d’attente boulevard Front de mer et route de l’Ayguade. « Une vraie galère », confie ce commercial. « Lorsque vous venez du port d’Hyères, c’est l’enfer. Autant faire demi-tour et passer par la route du Palyvestre », confie ce riverain des Salins.

Le giratoire à hauteur de la place Saint-Louis qui sert de base de vie du chantier, étant fermé encore pour une durée de trois semaines, une déviation pour rejoindre la place Daviddi a été mise en place par l’entreprise à hauteur de l’avenue des Mouettes et de la place du Bouchon. Il est possible soit de stationner sur le petit parking, soit emprunter cette ruelle étroite avant de rejoindre la place Saint-Louis puis l’avenue des Hippocampes et place Daviddi.

Les automobilistes peuvent emprunter la contre-allée ou prendre l’avenue de la Sirène pour sortir au stop à hauteur du magasin de pêche et appâts vivants.
Pour cette riveraine, une déviation avenue des Mouettes est « une aberration, et nous met en danger eu égard à l’absence de trottoirs à la sortie de nos maisons et aux excès de vitesse », peste-t-elle. Et de conseiller plutôt d’emprunter le boulevard du Front de mer là où il y a l’activité commerciale.

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Var-Matin

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