Le centre hospitalier de Bernay s'est doté d'un véhicule paramédicalisé d'urgence

L'hôpital de Bernay s'est doté d'un véhicule paramédicalisé d'urgence (VPMU). Une voiture ressemblant au SMUR, avec une différence majeure : il n'y a pas de médecin. 

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Le véhicule paramédicalisé d'urgence est identique au véhicule dit SMUR. Le matériel reste le même. La différence est la non-présence d'un médecin urgentiste au côté d'une infirmière et d'un ambulancier.   ©Photo transmise par l'hôpital de Bernay
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Depuis le 3 octobre dernier, l’hôpital de Bernay (Eure) dispose d’un Véhicule paramédicalisé d’urgence (VPMU).

Identique au Véhicule Service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR), il dispose des mêmes matériaux. Sa fonction est aussi de prendre en charge les urgences extrahospitalières. Seul un point diffère : il n’y a pas de médecin urgentiste. En effet, une infirmière intervient avec un ambulancier du SMUR et ce sont les médecins régulateurs du SAMU qui sont prescripteurs.

Une prise en charge immédiate

Le projet initial en France est de pouvoir assurer une prise en charge immédiate sur les territoires souffrants de désertification médicale et lorsqu’aucun médecin n’était disponible pour assurer les déplacements avec le véhicule SMUR.

Un tel dispositif ne fait pas l’unanimité, il était naguère décrié, par l’association Liberté, Egalité, Proximité, quand il n’était qu’à l’état de projet (voir article ci-dessous)

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Aujourd’hui ci-dessous Vanessa Torchet, cadre de santé du service des urgences SMUR de l’hôpital de Bernay, nous en explique le fonctionnement.

Sept interventions possibles

« Le VPMU permet d’acheminer au plus vite une équipe, des médicaments et du matériel de base nécessaire pour intervenir aussitôt avec un médecin à distance. L’infirmière est en communication constante via le téléphone, mais aussi via une application avec le médecin régulateur du SAMU », détaille Vanessa Torchet. 

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Une équipe du SMUR, la plus proche et disponible à ce moment, peut rejoindre le VPMU pour prendre la suite de la prise en charge.

Le véhicule paramédicalisé d’urgence n’intervient que dans sept cas de figure réglementés : un choc anaphylactique (un choc allergique grave), un arrêt cardio-respiratoire, une crise d’épilepsie, un coma, une douleur thoracique, une douleur aiguë (comme une fracture) ou une crise d’asthme.

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« Nous nous sommes rendu compte que la présence d’un médecin dans ce type d’intervention n’était pas déterminante, justifie Vanessa Torchet. De plus, les médecins qui sortent en SMUR sont également les médecins qui travaillent aux urgences. Cela signifie que pendant ces sorties, un seul médecin est disponible pour les urgences. »

Nous nous sommes aperçus que le médecin était plus efficace à rester aux urgences et de prendre en charge des patients, que de sortir en SMUR sur une simple prescription.

Vanessa Torchet

La cadre de santé soutient le dispositif  : « à titre personnel, si ma fille faisait une crise d’asthme ou un choc anaphylactique, je préférerais qu’une équipe du VPMU vienne lui faire une injection et lui sauve la vie plutôt que d’attendre le SMUR de Rouen. » 

Peu de sorties

Depuis le lancement du dispositif, neuf sorties ont été effectuées. Un chiffre faible, car en vérité, c’est bien les sorties SMUR qui sont privilégiées, à hauteur de 50 sorties par mois. « Tout dépend des informations transmises. C’est le médecin régulateur qui choisit de déclencher le SMUR », explique la cadre de santé.

Le véhicule paramédicalisé d’urgence n’amène pas forcément les patients à l’hôpital de Bernay. Selon le service d’hospitalisation dont les patients ont besoin, ils peuvent être orientés dans d’autres hôpitaux de la région.

Un travail basé sur le volontariat

La direction de l’hôpital de Bernay n’a pas l’intention de faire disparaître le SMUR. Pour travailler au sein de ce nouveau véhicule, il faut de l’expérience à la fois aux urgences et en SMUR et avoir bénéficié d’une formation spécifique aux outils en distanciel.

Actuellement, huit personnes volontaires et formées travaillent pour le VPMU dont deux ambulanciers et six infirmières.

Le VPMU est sur la base du volontariat. Les infirmières aussi ont le droit de changer d’avis si elles ne veulent plus le faire. 

Vanessa Torchet

« Nous allons certainement faire une prochaine formation pour d’autres professionnelles qui en ont manifesté le souhait », ajoute Vanessa Torchet. 

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L’association Liberté égalité et proximité et le syndicat Force ouvrière sont contre le dispositif, « mais si les professionnels sont volontaires pour le faire, ils ne peuvent pas s’y opposer ». Le projet évoqué en 2022 avait inquiété les membres de l’association, dont une ancienne sage-femme et infirmière de l’hôpital. Elles évoquaient notamment les risques concernant les différences sur les informations données par les familles ou les pompiers et la réalité du terrain.  

L’hôpital de Bernay surveille les appels à projets pour améliorer le dispositif qui leur permettrait de transmettre plus d’informations et de manière plus précise. « Il faudrait en priorité qu’il y ait plus d’infirmières volontaires et formées en VPMU, mais cela reste un choix volontaire », relève Vanessa Torchet.

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