Plan d'urgence - Définition

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Introduction

Les plans d'urgence sont des dispositifs prévoyant l'organisation des secours en urgence en cas de catastrophes ou d'événements de grande ampleur ou à risque majeur mettant en péril la santé des personnes ou l'intégrité des biens.

Embouteillage de voitures fuyant Houston (Texas) à cause de l'ouragan Rita en 2005. Les personnes utilisent l'interstate 45 qui est/fut une route officielle d'évacuation.

Modalités générales

Le plan d'urgence a vocation d'apporter une méthode d'organisation rigoureuse, étudiée, planifiée, enseignée et répétée.

La notion de plan d'urgence repose sur la prévision. Il s'agit d'une part de capitaliser l'expérience des évènements passés pour améliorer le système et éviter de reproduire les erreurs, et d'autre part de tenter d'envisager des situations nouvelles. Dans tous les cas, le point critique est l'organisation des secours. Une situation de catastrophe pouvant provoquer une désorganisation des secours, d'une part du fait de la panique qui peut gagner les exécutants comme les décideurs, et d'autre part en raison de la grande quantité de personnel, matériel et consommables à gérer (logistique).

La construction d'un plan d'urgence consiste également en la formation du personnel d'intervention afin de pouvoir gérer une situation d'urgence et notamment la maîtrise du stress. Outre les « fiches réflexe » qui indiquent une conduite à tenir en réponse à une situation prévue, des gestionnaires de l'urgence sont formés à la maîtrise de l'imprévu.

Organisation générale

Dans le cadre d'un plan d'urgence, l'organisation des secours est organisée par pôles :

  • une zone de regroupement, ou point de rassemblement des moyens (PRM), où sont regroupés les moyens matériels et humains avant engagement ; cette zone est organisée (parc matériel, parc véhicule, zone de repos du personnel) afin que chaque moyen puisse être engagé à tout moment (véhicules bien garés, personnel à proximité) ;
  • une gestion des priorités : prévenir le risque d'abord (protection), mais aussi tri médical des victimes, afin de déterminer l'ordre de traitement des victimes ;
  • une organisation géographique : point de rassemblement des victimes valides (PRV) pour éviter leur éparpillement, implantation du poste médical avancé (PMA), sectorisation du chantier... ;
  • une montée en puissance du dispositif : les moyens ne sont pas tous immédiatement mis en action, sous peine d'être confronté à des problèmes d'organisation et d'efficacité ;
  • une rotation des moyens : les moyens engagés dans les interventions ne peuvent pas assurer leurs missions habituelles, le plan prévoit de faire intervenir des moyens de centres d'intervention plus éloignés afin de ne pas laisser les centres de proximité dégarnis ; par ailleurs, les équipes travaillant dans des conditions difficiles sont relayées.

Le plan d'urgence peut s'organiser à l'aide d'un commandement à deux niveaux :

  • au niveau local, proche de la catastrophe, pour déterminer les priorités et organiser les actions de terrain ;
  • au niveau global, pour organiser les forces de renfort, les rotations, et l'évacuation des victimes vers les structures fixes (logement provisoire, centre hospitalier).

Définition des missions et mise en œuvre

L'organisation sur le terrain suit les méthodes de raisonnement tactiques (MRT) développées par les militaires.

Pour les intervenants finaux (les équipiers), les ordres doivent être simples et sans ambiguïté, et correspondre si possible à des actions réflexe afin de juguler un éventuelle désorganisation liée à la panique.

Les ordres donnés sur le terrain répondent précisément au cadre de l'action et à l'objectif à atteindre. On utilise pour cela l'acronyme mnémotechnique PATRACDR :

  • P = personnel (qui va réaliser la mission, avec quel véhicule)
  • A = armement (équipement des véhicules)
  • T = tenue (équipement individuel et collectif du personnel)
  • R = radio (de quel moyen de communication la colonne dispose-t-elle ; vérification de ces moyens)
  • A = alimentation (autonomie en eau et en nourriture)
  • C = commandement (qui sont les responsables, quelle est l'organisation hiérarchique du groupe)
  • D = déroulement prévu (nature de la mission, objectifs finaux et intermédiaires, durée prévue)
  • R = rendez vous (heure et lieu du rendez vous pour les véhicules constituant le groupe)

Ceci permet de définir l'« ordre préparatoire » (préparation de la mission) ; il doit être écrit. La partie PATR fait partie du quotidien (gestion des équipes dans une caserne, un service) ; la partie ACDR ne sert que pour les déplacement sur de longues distances. Une fois l'équipe prête, l'ordre de mouvement obéit à l'acronyme mnémotechnique DPIF :

  • D = direction (direction générale du mouvement)
  • P = point à atteindre (destination)
  • I = itinéraire à suivre (point de départ, points intermédiaires et point de d'accueil à l'arrivée)
  • F = formation (ordre des véhicules, intervalles, vitesse, signaux spéciaux de signalisation tels que gyrophares et sirènes, veille radio, consignes de sécurité)

Cet ordre est en général oral. Une fois sur place, le chef de mission prépare la mise en application des ordres en définissant les cinq points suivants :

  • Où doit se faire l'action ?
  • Par où ?
  • Contre quoi doit-on agir ?
  • Comment ?
  • Avec quoi ?

Une fois les premières actions (ou réaction immédiate, RI) lancées, le chef de mission doit poursuivre la reconnaissance, renseigner le poste de commandement et planifier la poursuite de la mission ; pour cela il considère le SOIEC :

  • S = situation (état des lieux et actions déjà menées)
  • O = objectif (le but à atteindre est précisé)
  • I = idée de manœuvre (objectif final, étapes intermédiaires)
  • E = exécution (coordination des équipes, délégation des actes)
  • C = commandement (articulation du dispositif, transmissions avec le poste de commandement)

Ceci permet d'adapter la mission à la réalité rencontrée. La situation est réévaluée régulièrement en considérant le SOIEC.

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