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Voyage : Srinagar, la perle du Cachemire

Dans le nord-ouest de l’Inde, au pied de l’Himalaya, Srinagar est longtemps restée une destination méconnue. Aujourd’hui, elle attire de plus en plus de voyageurs.<br /> <br /> Lire notre article : https://www.parismatch.com/vivre/voyage/voyage-srinagar-la-perle-du-cachemire-235835
Flore Olive, envoyée spéciale , Mis à jour le

Dans le nord-ouest de l’Inde, au pied de l’Himalaya, Srinagar est longtemps restée une destination méconnue et fermée aux étrangers. Aujourd’hui, elle promet aux avant-gardistes de découvrir, des paysages uniques au monde. Reportage et carnet d'adresses.

« Un paradis sur terre »… C’est ainsi qu’au XVIIe siècle l’empereur moghol Jahangir avait décrit cette province située aux confins de l’Himalaya, aujourd’hui partagée entre l’Inde, le Pakistan et la Chine.

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Dès la sortie de l’aéroport de Srinagar, la capitale d’été du Jammu-et-Cachemire, territoire de l’Union indienne, on voit ce ­slogan repris sur d’immenses panneaux disposés sur les murs des casernes où vivent des milliers de soldats.

Longtemps instable, la région, semi-autonome jusqu’en 2019, renoue peu à peu avec son passé fastueux. Preuve en est, ce défilé de mode, le premier du genre, organisé en septembre 2023 par le célèbre créateur indien Varun Bahl. Les spectateurs ont eu la surprise de découvrir ­sur le catwalk l’actrice et superstar de Bollywood Huma Qureshi. De quoi attirer à la fois des touristes fortunés mais aussi des producteurs et des réalisateurs susceptibles d’envisager le Cachemire comme lieu de tournage pour de futurs longs-métrages.

Se laisser porter au fil de l'eau

Au pied de la chaîne Pir Panjal, Srinagar est au cœur d’un écrin montagneux. Le joyau en est le lac Dhal, d’une superficie de 20 kilomètres carrés, qui jouxte le lac Nagin, plus petit. Pas besoin de guide pour visiter cette ville de plus de 1,2 million d’habitants, où l’on vit au fil de l’eau.

Le lac Dal à Srinagar
Le lac Dahl à Srinagar. Paris Match / © Ilan Deutsch

Le soleil est à peine levé que les shikaras, ces petites embarcations tradi­tionnelles en bois, se pressent déjà sur le marché flottant, où l’on trouve des fruits, des légumes, des fleurs, mais aussi des bijoux et des vêtements… Une explosion de couleurs, un ballet ininterrompu qui ne prend fin qu’au crépuscule.

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Il suffit de se rendre sur les berges pour grimper sur l’un de ces petits bateaux et se laisser porter. Alors que le ciel s’assombrit, les centaines de lumières des houseboats viennent se refléter sur les eaux du lac. Ces hôtels flottants, à l’ambiance feutrée, à la fois intimiste et conviviale, ont fait la réputation du lieu.

Sur le lac Dhal, des houseboats offrent un hébergement original et une vue imprenable sur la chaîne du Pir Panjal, aux portes de l’Himalaya.
Sur le lac Dhal, des houseboats offrent un hébergement original et une vue imprenable sur la chaîne du Pir Panjal, aux portes de l’Himalaya. Paris Match / © Ilan Deutsch
Sur le lac Dhal, des houseboats offrent un hébergement original et une vue imprenable sur la chaîne du Pir Panjal, aux portes de l’Himalaya.
Sur le lac Dhal, des houseboats offrent un hébergement original et une vue imprenable sur la chaîne du Pir Panjal, aux portes de l’Himalaya. Paris Match / © Ilan Deutsch

Au Mascot, les murs des six chambres sont recouverts de boiseries en noyer sculptées par des artisans nagas au savoir-faire plusieurs fois centenaire.

Derrière le bateau, sur la rive, le propriétaire de l’hôtel possède une petite fabrique de pashminas et de vêtements brodés à la main par une dizaine d’ouvriers spécialisés. Ce jour-là, on y rencontre un couple, habitué des lieux, venu les acheter en gros pour les revendre à prix d’or dans une boutique de luxe de Singapour.

Un creuset de religions

Après les frimas de l’hiver, quand arrive le printemps, ­Srinagar, perchée à plus de 1 500 mètres d’altitude, resplendit. Son ­climat, très contrasté, attirait déjà les colons anglais, qui, en été, venaient y ­profiter de la fraîcheur des hauteurs. Ce contraste explique sans doute le caractère aussi sublime qu’austère et rugueux de ce lieu.

Ici, toutes les religions se côtoient. Le bouddhisme s’y implante dès le IIIe siècle avant J.-C., suivi par l’hindouisme, puis l’islam, soufi d’abord, venu de Perse et d’Asie centrale et devenu majoritaire.

La mosquée Shah-i-Hamadan, datant de 1732, est une prouesse architecturale. Sa façade colorée, composée de bas-­reliefs en papier mâché – autre spécia­lité de la région – et de panneaux de bois, offre une alliance parfaite de sophistication et de simplicité.

Shah-e-Hamdan Shrine à Srinagar
La façade colorée de la mosquée Shah-i-Hamadan, dans la vieille ville de Srinagar. Paris Match / © Ilan Deutsch

La grande mosquée Jamia Masjid, bâtie en 1672 sur un édifice datant de la fin du XIVe siècle, impressionne par sa taille et ses 378 colonnes, dont on dit qu’elles ont été façonnées à partir du tronc d’un seul cèdre déodar. Un peu plus loin, la promenade dans les jardins moghols de Shalimar, terrasses de fleurs qui descendent en cascade vers le lac, est un enchantement.

Sur les hauteurs, le fort Hari Parbat domine la ville, dont l’épicentre est le quartier de Lal Chowk, très animé, ainsi que la vieille ville, où certaines demeures datent du XVIIe siècle.

Déguster le czochworu dans les gargotes

Le soir dans les rues de Srinagar
Le soir, dans les rues de Srinagar. Paris Match / © Ilan Deutsch

Pas de vie ­nocturne à Srinagar, longtemps soumise au couvre-feu, mais, dans la journée, une multitude de petits commerces de bouche où l’on peut déguster les spécialités locales, comme le czochworu, petit pain en forme de donut, ou les fameux biscuits aux noix. Pour les plus gourmands, impossible de ne pas goûter le wazwan, ce plat qui compte plusieurs préparations, à base notamment d’agneau, de poulet, de légumes et de riz épicé.

Le Cachemire, ce sont aussi, loin du tumulte de Srinagar, des ­paysages de montagne et des sites aux noms aussi poétiques que la « vallée du lait » ou la « prairie des fleurs », auxquelles on accède par des routes bordées de champs de safran… Féerique.

Les pashminas, un artisanat d’exception

Ces châles à la douceur incomparable, souvent hors de prix sous nos latitudes, sont tissés à la main à partir des poils des chèvres de race changthangi ou chèvres pashmina, élevées dans le Ladakh voisin. Si l’on trouve ces étoffes un peu partout, la coopérative Art & Craft Bazaar, qui fait vivre plus de 6 800 familles, en propose à partir de 120 euros pour les modèles les plus basiques.

Showroom de fabrication de pashmina, tissus et tapis.
Showroom de fabrication de pashmina, tissus et tapis. Paris Match / © Ilan Deutsch

Les bonnes adresses

 Où dormir à Srinagar ?

Mascot Houseboats. À partir de 170 euros la nuit.

Vivanta Dal View. Avec une vue spectaculaire sur le lac. À partir de 365 euros la nuit.

The LaLiT Grand Palace Srinagar. Un bâtiment historique construit en 1910 où séjourna le mahatma Gandhi, à partir de 350 euros la nuit.

Où dormir à Gulmarg ?

Khyber Himalayan Resort & Spa. Avec un spa l’Occitane, l’un des plus prestigieux de la région. À partir de 292 euros la nuit.

Où se restaurer ?

Restaurant Ahdoos. Une institution ouverte en 1918 où l’on sert tous les plats cachemiris comme le wazwan, mais aussi le mirchi korma ou le haak ka saag, à base de feuilles de chou.

Khayam Chowk. Surnommée « la rue des barbecues ». Le mouton cuit sur les braises est accompagné de douze sortes de condiments.

Le Moon Light. Boulangerie fondée en 1896 où l’on trouve les meilleurs gâteaux aux noix de la ville.

Chai Jaai. Un salon de thé à l’ambiance très british, au bord de la rivière Jhelum, où l’on savoure du thé au safran, typique de la région.

Comment s’y rendre ?

Par avion : aéroport de Srinagar (liaison depuis New Delhi ou Bombay).
Prendre un bus ou un taxi pour joindre Gulmarg.

Par route : des bus relient New Delhi à Srinagar distants de quelque 800 kilomètres.

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