Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

En Chine, la mort d’un jeune garçon relance le débat sur le sort des enfants des travailleurs migrants

Le meurtre d’un adolescent, qui aurait été tué par des camarades d’école, a provoqué un énorme retentissement dans le pays. Quelque 67 millions d’enfants d’ouvriers vivent dans les campagnes à la charge de leurs grands-parents.

Par  (Pékin, correspondant)

Publié le 20 mars 2024 à 10h32, modifié le 20 mars 2024 à 14h52

Temps de Lecture 4 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Un travailleur migrant travaillant dans la capitale, avec sa fille dans leur appartement à Pékin, en 2021. Les travailleurs migrants sont confrontés au dilemne de partir seuls ou avec leurs enfants.

Le décès d’un garçon de 13 ans, probablement tué par des élèves de son école qui le harcelaient, rouvre le débat en Chine sur la situation des jeunes restés à la campagne pendant que leurs parents travaillent à l’usine ou en ville, souvent présentés comme les sacrifiés des années de forte croissance.

Wang Ziyao, l’un de ces « enfants laissés à l’arrière », selon l’expression chinoise, tout comme les trois jeunes de moins de 14 ans suspectés de lui avoir donné la mort, était élevé par ses grands-parents dans un village du Hebei, à 440 kilomètres au sud de Pékin.

Le 10 mars, un dimanche, autour de 13 heures, l’adolescent les avertit qu’il part jouer avec des copains. Sans nouvelles en fin d’après-midi, son grand-père essaye de le joindre, mais son téléphone ne répond pas, or, il se souvient de l’avoir vu le charger avant de partir. La famille se met à sa recherche. Elle apprend par l’école qu’il était souvent avec ces trois garçons, mais, interrogés, ceux-ci nient d’abord savoir où se trouve Wang Ziyao.

Harcèlement

Ce n’est qu’après exploitation des caméras de surveillance du village que l’implication des trois jeunes fut établie, tandis que le compte WeChat, le réseau social chinois, de la victime révélait qu’il leur avait versé l’équivalent de 25 euros. Le corps du garçon a finalement été retrouvé le lendemain dans un trou peu profond creusé dans une serre abandonnée au milieu des champs de blé, le visage abîmé, probablement par des coups de pelle. L’avocat de la famille, Zang Fanqing, a expliqué qu’il était harcelé de longue date.

La dépouille a été emportée par la police locale, puis la famille s’est plainte pendant plusieurs jours de l’absence d’autopsie. Celle-ci a finalement été réalisée dans la nuit du 17 au 18 mars, quelques heures après la diffusion d’une vidéo en temps réel suivie par des milliers de personnes – mais interrompue en direct –, au cours de laquelle l’avocat de la famille racontait le refus de la police de lui laisser voir le corps.

L’affaire, qui a un énorme retentissement sur les réseaux sociaux et dans la presse chinoise, ouvre deux sujets distincts. L’un touche à la responsabilité pénale des mineurs. Les enfants de plus de 12 ans et de moins de 14 ans ne peuvent être poursuivis au pénal qu’après accord du bureau central du procureur et ils ne peuvent pas être condamnés à la peine de mort. Sur les réseaux sociaux, beaucoup, probablement sous l’émotion due à l’affaire, exigent des peines exemplaires pour les jeunes suspects.

« Fragilité psychologique »

Il vous reste 62.39% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.