Silica City est sans doute le symbole le plus évocateur de l’avenir à la fois prometteur et incertain qui attend le Guyana. Né de l’imagination du président Irfaan Ali [en fonction depuis l’été 2020], le projet vise à construire une nouvelle “ville intelligente” dans la savane tropicale, à quelque 50 kilomètres au sud de la capitale, Georgetown, près de l’aéroport international.

Près de 10 millions de dollars [9,2 millions d’euros] de contrats de construction ont été accordés en février 2023. On prévoit l’aménagement d’un parcours de golf de 18 trous et la construction de logements permettant d’accueillir 60 000 personnes, ainsi que d’écoles et de parcs industriels notamment.

Des architectes de l’université de Miami aideront à concevoir le plan directeur de Silica City, et des investisseurs d’aussi loin que Singapour et la Corée du Sud ont manifesté leur intérêt. Le gouvernement dit qu’il faudra peut-être jusqu’à vingt ans pour achever le projet, mais qu’il s’attend à ce que des gens puissent commencer à s’y installer dès cette année.

Pour le moment, l’endroit ressemble à un grand terrain vague. Quand je me suis rendu sur place, un vendredi matin, il m’a fallu traverser deux ponts en bois à une voie pour me rendre sur le chantier. Une poignée d’ouvriers en civil construisaient les fondations des rues et des trottoirs qui sillonneront la ville ; il y avait quelques bétonnières, mais aucune grue.

C’est sans doute à cela que ressemble la vie dans un pays qui n’est encore qu’au