L’histoire, dévoilée par Tahiti Infos, avait fait réagir les internautes polynésiens sur le réseau social Facebook, le week-end dernier. Deux touristes australiens, tous deux âgés de 56 ans, ont été agressés à Papeete, dans la soirée de vendredi 22 au samedi 23 mars, par cinq individus alors qu’ils rentraient tranquillement d’une soirée au restaurant. Grâce aux images de vidéo-surveillance de la ville de Papeete, deux suspects ont été interpellés dimanche 24 mars : un mineur de 17 ans et un majeur, âgé de 23 ans, qui est convoqué devant le tribunal de Papeete, lundi 25 mars, en comparution immédiate.
“Je veux être jugé plus tard”
En début d’audience, le prévenu demande un délai pour préparer sa défense, sur le conseil de son avocate, Me Chouini. Bien qu’il soit en droit de formuler cette demande, ce choix bouleverse les deux victimes, présentes dans la salle d’audience et dont le départ pour l’Australie est prévu le mercredi 3 avril prochain. Ils auraient souhaité obtenir gain de cause avant leur retour.
“Profondément marqués” physiquement mais également émotionnellement depuis cet épisode, les deux victimes déclarent “ne plus se sentir en sécurité la nuit dans les rues de Papeete“. En pleurs à la barre, l’une des victimes, dont l’appareil auditif a été détérioré durant l’agression, confie s’interroger constamment : “est-ce que quelque chose va m’arriver aujourd’hui ?“. Un réel traumatisme pour ces deux touristes qui prévoyaient de passer les meilleures vacances de leur vie en Polynésie. “Je sais que le peuple tahitien est bienveillant, mais je n’arrive plus à faire confiance à 100%“, avoue l’une des victimes.
“Mon client mérite une audience sereine”
L’avocate du prévenu, Me Chouini, souligne l’ampleur que l’affaire a pris sur les réseaux sociaux. Elle craint, notamment avec la présence des cinq médias locaux durant l’audience, que l’affaire “prenne trop d’ampleur” et que son client “ressente la pression” pendant son jugement. “Mon client mérite une audience sereine. Il sera condamné, il sera sanctionné mais la décision sera adaptée à ses actes“, justifie-t-elle. Elle poursuit sa plaidoirie en dressant le profil d’un jeune homme “qui n’a jamais cessé de travailler“. Selon ses dires, son client “s’est laissé entraîner” dans cette situation, puisqu’il était accompagné de quatre autres individus au moment des faits. “Il ne doit pas porter la peine pour le groupe“, conclut-elle.
Après concertation, le tribunal de Papeete renvoie l’affaire au 22 avril prochain. Le prévenu est maintenu en détention dans l’attente de la prochaine audience. Quant aux deux Australiens, ils rentrent du tribunal “bredouilles” mais ont gagné le soutien et l’empathie de très nombreux Polynésiens.
