e ministère chinois du Commerce (Mofocom) annonce ce jeudi 28 mars susprendre les droits de douane punitifs allant de 116,2 à 218,4 % sur les importations de vins australiens à partir de ce vendredi 29 mars. Soit trois ans et demi après le début de ces mesures de rétorsion, justifiées par des mesures antidumpings, mais semblant sanctionner pour cinq années des propos du gouvernement australien sur l’origine chinoise du covid et conduisant au rabougrissement des ventes de vins australiens en Chine. Marché où ils étaient leaders jusqu’en 2021. Négociée depuis cinq mois entre la Chine et l’Australie (pour suspendre une procédure devant l’Organisation Mondiale du Commerce, OMC) cette conclusion attendue est un soulagement pour la filière australienne qui s’impatientait de ne plus avoir d’accès privilégié à son premier marché de proximité.
Opérateur majeur des vins australiens, le groupe Treasury Wine (possédant notamment la marque Penfold’s) annonce dans un communiqué être sur les starting-blocks pour rétablir la distribution de son portefeuille de marques (avec des réattributions d’allocations ciblant d’autres marchés, notamment américains et européens) et les investissements dans la distribution chinoise (TWE possédant sa propre filiale de 120 personnes en Chine). Alors que le marché chinois ne s’est pas remis de l’après-covid (en témoignent les ventes décevantes du dernier nouvel an), TWE reste prudent sur son potentiel de reprise à court terme alors qu'il faut tout rebâtir. « Il s’agit d’une opportunité de croissance à moyen terme que nous exploiterons de manière délibérée et durable, en nous concentrant sur la croissance de notre portefeuille en Chine tout en poursuivant la forte dynamique que nous avons insufflée sur plusieurs marchés mondiaux au cours des dernières années » déclare dans un communiqué Tim Ford, le PDG de TWE.
Alors que le marché chinois reste actuellement compliqué pour les vins français, difficultés économiques obligent, il semble de plus en plus périlleux pour les spiritueux français. Lancée début janvier, l’enquête antidumping sur les brandies européens cible plus particulièrement les armagnacs et cognacs. Au vu des difficultés pour l’Australie de se sortir de ce conflit commercial, la filière des vins et spiritueux français n’a pas envie de mettre le doigt dans cet engrenage…