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Qui est la numéro 2 surprise de la liste RN aux Européennes ?

Malika Morel-Sutter, au micro d'Europe 1 en 2023.
Malika Morel-Sutter, au micro d'Europe 1 en 2023. © Capture d'écran Europe 1
Florent Buisson

Malika Sorel-Sutter, essayiste qui a travaillé par le passé avec Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy et François Fillon, rejoint la liste de Jordan Bardella.

« Malika Sorel-Sutter, vous êtes à la fois le symbole et le défenseur de l’unité et de l’universalité de la République française. » Ainsi parlait Nicolas Sarkozy, le 16 décembre 2011, au palais de l’Élysée, au moment de remettre à cette intellectuelle membre du Haut conseil à l’intégration, les insignes de chevalier de la Légion d’honneur.

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Treize ans plus tard, celle qui a travaillé longtemps dans l’ombre de Dominique de Villepin puis pour François Fillon, lors de la campagne présidentielle 2017, sera la numéro 2 de la liste du Rassemblement national pour les prochaines élections européennes. « Aujourd’hui, en soutenant Marine Le Pen, en étant numéro 2 de la liste conduite par Jordan Bardella, je souhaite participer à la recomposition française », a-t-elle déclaré dans Le Figaro.

Ancienne proche de la droite républicaine

L’essayiste avait rejoint Dominique de Villepin au moment des émeutes de 2005, espérant une candidature de celui qui était alors Premier ministre de Jacques Chirac, pour la présidentielle 2007. Elle a ensuite été nommée par Nicolas Sarkozy en 2007 au Haut Conseil pour l’intégration, instance créée par Michel Rocard en 2009 et supprimé par le gouvernement Ayrault en 2013.

Est-ce l’histoire d’une trajectoire purement personnelle ou le symbole de l’évolution d’une partie de la droite française ? Il y a sept ans, elle figurait ainsi en bonne place au Trocadéro pour soutenir le candidat de la droite, déclarant au printemps 2017 que François Fillon voulait « continuer la France quand, pour Macron, la culture française n’existe pas ». Des propos dans la droite ligne du RN d’aujourd’hui.

Décorée par Nicolas Sarkozy en 2011

À l’été 2016, elle était invitée avec toute sa famille par Philippe de Villiers (aujourd’hui proche d’Éric Zemmour) à découvrir le Puy-du-Fou. « Philippe de Villiers a eu raison trop tôt, disait-elle alors au Figaro. Lui aussi porte la France en lui, les mêmes choses nous font tressaillir. »

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Une proximité personnelle qui renseigne peut-être aussi sur la porosité actuelle entre la droite et l’extrême droite. Malika Sorel n’est pour autant pas proche d’Éric Zemmour, dont elle a vertement critiqué l’un des livres sur son blog, aux prémices de la campagne présidentielle 2022. Elle pointait la manière dont l’ancien polémiste relativisait la gravité des faits reprochés à Dominique Strauss-Kahn, dans l’affaire du Sofitel, en 2011.

« Éric Zemmour en vient à réduire cet acte ignoble à une "ridicule affaire ancillaire", faisant au passage le parallèle avec "Karl Marx qui avait, lui, engrossé la bonne". Eh oui, Nafissatou Diallo n’est qu’une simple femme de ménage. À la minimisation du caractère horrible de l’acte vient s’ajouter le mépris de classe qui avait cours chez les élites de l’Ancien Régime qui se servaient, sans vergogne ni l’once d’un respect, chez les soubrettes. […] Quelle différence avec l’infériorisation et la chosification des femmes que l’on retrouve sous d’autres cieux ? »

 C’est un immense constat d’échec pour Les Républicains 

Jean-François Copé, maire de Meaux

Considérée comme une intellectuelle, Malika Sorel, connue pour ses positions très fermes sur l’immigration et la laïcité, est l’auteure de plusieurs ouvrages sur ces thèmes : « Immigration-intégration le langage de la vérité », en 2004 ; « Le puzzle de l’intégration », en 2007, dans lesquels elle se prononce pour l’abrogation du droit du sol.

Elle est née en France de parents algériens et a vécu quinze ans dans ce pays. Diplômée de plusieurs grandes écoles, elle a travaillé au recrutement de cadres pour le secteur des hautes technologies, selon son éditeur Fayard, avant de travailler sur des sujets sociétaux, tels que l’éducation et la formation des jeunes générations, la politique familiale, les problématiques de l’immigration et la politique étrangère de la France.

Elle figurera donc en seconde position de la liste RN derrière Jordan Bardella et devant Fabrice Leggeri, l’ancien patron de Frontex, l’agence européenne des garde-côtes et garde-frontières.

La stratégie de « notabilisation » après la dédiabolisation, du RN

Ce second ralliement illustre, après la dédiabolisation, la stratégie de « notabilisation » du parti de Marine Le Pen, qui peine cependant à voir venir à lui des experts qui sortent du champ de l’immigration ou des problématiques d’intégration.

De son côté, le patron des Républicains Éric Ciotti a évoqué « l’opportunisme » en politique pour commenter le choix de l’essayiste. « C’est surtout un immense constat d’échec pour LR, commente auprès de Paris Match Jean-François Copé, ancien patron du parti et maire de Meaux, qui la connaît depuis les années 2000. On a un sujet de leadership et de crédibilité. Il apparaît qu'elle n’a donc pas trouvé son bonheur parmi les trois candidats qui veulent aller à la présidentielle dans notre mouvement - David Lisnard, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand. Car on ne fait pas un ralliement comme ça uniquement pour des Européennes… »

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