80 ans des Glières : comment 465 maquisards devinrent un symbole de la Résistance française en Haute-Savoie
Il y a 80 ans, le plateau des Glières en Haute-Savoie entrait dans l'histoire de la Résistance française. Vivre libre ou mourir, telle était la devise des 465 maquisards de ce maquis. Ce lundi, France Bleu Pays de Savoie diffuse son premier épisode consacré à l'histoire de cette aventure collective.
Il y a 80 ans, une page de l’histoire de la Résistance française s’écrivait sur le plateau des Glières. Vivre libre ou mourir, telle était la devise des 465 maquisards de ce maquis devenu un symbole. De nombreuses commémorations sont prévues tout au long de cette année pour leur rendre hommage et se souvenir. L'occasion pour France bleu Pays de Savoie de revenir sur ces combats à travers une série consacrée au 80e anniversaire des Glières.
Un lieu stratégique pour les parachutages
Ce lundi, on s'intéresse à l'histoire de ce maquis des Glières qui a commencé au début de l'année 1944. L'état de siège est proclamé en Haute-Savoie. Les Allemands demandent au maréchal Pétain de "nettoyer les nids de terroristes". Winston Churchill donne alors son feu vert pour organiser des parachutages sur le plateau des Glières, un lieu stratégique.
"Ce plateau de Glières à 1400 mètres d'altitude est protégé par toutes les montagnes qu'il y a autour. Il était très bien placé parce que d'abord on ne parachutait que la nuit. Des buchers étaient allumés pour délimiter la zone de parachutage et on ne voyait pas l'éclairage depuis les vallées", raconte Gérard Métral est président de l'association des Glières et fils du résistant Alphonse Métral.
C'est le lieutenant Tom Morel qui est choisi pour commander le maquis des Glières. Ce meneur d'hommes réussi à rassembler des réfractaires au Service du travail obligatoire, des militaires du 27e bca, de jeunes chrétiens, des communistes et il y a même des Espagnols qui sortent de la guerre contre Franco.
Des conditions extrêmes sur le plateau des Glières
ET sur ce plateau des Glières, les conditions sont extrêmes. Ces hommes affrontent le froid, la faim et les accrochages réguliers avec les forces françaises de collaboration. "Exfiltrer les armes reçues n'était pas une chose facile. Le combat des Glières se déroule en plein hiver et à ce moment là, vous avez à peu près deux mètre et demi de neige sur ce plateau et en même temps des températures la nuit qui descendent en dessous de -20. On se rend compte de la difficulté que ces jeunes ont eu sur ce plateau à vivre, et à faire face aussi aux attaques de la milice."
Le 9 mars 1944, Tom Morel est abattu par le commandant de la milice à Entremont. Et le 26 mars, c'est l'assaut. Les Allemands et les forces de Vichy attaquent le maquis des Glières. Le combat est déséquilibré. Le capitaine Anjot donne l'ordre de décrocher.
Le 26 mars 1944, l'attaque allemande
C’est lors de ce décrochage, face à l’attaque conjointe et massive des forces de Vichy et de la Wehrmacht le 26 mars 1944 et les jours suivants, que le maquis subit ses pertes les plus importantes. "C'est là qu'on va retrouver les 129 morts des Glières. Beaucoup seront arrêtés et fusillés, d'abord par la milice et puis aussi par les Allemands. Et puis neuf partiront en déportation et ne reviendront pas", raconte Gérard Métral.
La plupart de ces maquisards n'avaient pas plus de 20 ans, une majorité est enterrée sur le site de Morette, aujourd’hui nécropole nationale.
📻 NOTRE SÉRIE - "Vivre libre ou mourir", les 80 ans des combats des Glières
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