« Il serait peut-être temps de faire quelque chose. » John Philipot, diplômé en biologie et président de l’Anper (Association nationale pour la protection des eaux et des rivières), se gausse du laxisme de cette molle décision.
Car il y a urgence, et même extrême urgence : « Chaque semaine, nous absorbons par notre alimentation l’équivalent d’une carte bancaire de ces microparticules ». Mais comment en est-on arrivé là ? Très simple :
Les déchets plastiques jetés dans les rivières et les mers se décomposent dans l'eau au point de se retrouver évaporés et de retomber avec les pluies.
La première réaction de l’association a été la conception de 300 bacs à rives sur le plan national et 82 sur la Vire pour récupérer les papiers, métaux, verres et plastiques.
Tous ces déchets sont recyclés et réintégrés dans le circuit économique sous forme d’objets commercialisés au profit des écoles, du conseil municipal des jeunes de Sainte-Suzanne-sur-Vire (Manche) et des associations engagées dans la recherche médicale.
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2 000 relevés
Le « Cnes 2P » (Centre national d’étude et de sensibilisation à la pollution plastique), petit bâtiment mis à disposition de l’Anper par Sainte-Suzanne, est encore architecturalement bien rudimentaire.
Mais il dispose déjà d’un laboratoire avec microscope et aquarium alimenté par l’eau de la Vire où se dégradent lentement pour observation des pipettes en plastique et en carton.
La pièce voisine est équipée de machines à découper le plastique, de fours et moules pour le modelage des porte-manteaux, décapsuleurs et petits jouets destinés à la vente.
Six étudiants en biologie formés aux prélèvements effectués à bicyclette le long de la Vire sont attendus début avril 2024. Ils enrichiront de leurs expériences les quelque 2 000 relevés mensuels qui nourrissent la base de données de l’association. Le Cnes 2P accueille les scolaires et toute personne consciente de cette pollution mondiale.
Le 22 mars, dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, Valérie Nouvel, vice-présidente du conseil départemental en charge de la transition et de l’adaptation au changement climatique, a répondu à l’invitation de la commune au lancement du centre, dont le programme est aussi bien rempli que prometteur.
De notre correspondant Gérard HAMEL
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