L'enquête de Cash Investigation sur France 2 "Les profiteurs de crise" sème le trouble parmi les salariés du groupe Inovie à Montpellier
Sur France 2, “Cash Investigation” s'est attaqué aux profits dans les secteurs de l’analyse médicale, dopés par la crise du Covid-19. L'émission diffusée le 22 février dernier sème le trouble parmi les salariés du groupe Inovie, et creuse un peu plus leur mal-être au quotidien. Une mobilisation est annoncée ce mardi 5 mars au siège d'Inovie.
"Les crises s’enchaînent. La plupart des Français en souffrent, mais d’autres en profitent."
Par ces mots, Élise Lucet donne le ton du magazine Cash Investigation, diffusé jeudi 22 février à 21 h 10 sur France 2. Ce qu’on cherche à démontrer dans ce magazine réalisé par Claire Tesson intitulé "Profiteurs de crise", c’est l’enrichissement de certaines entreprises, sur le dos du Covid ou de la guerre en Ukraine.
Fournisseurs d’énergie et laboratoires dans le viseur
Dans le viseur, les fournisseurs d’énergie et les grands groupes d’analyses médicales, dont le groupe Inovie, que préside Georges Ruiz, fondateur de Labosud en 2010. "Au début du Covid, chaque test a été remboursé 73 €, soit 50 à 70 % plus cher que dans les pays voisins. Les fonds d’investissement ont flairé la bonne affaire et sont de plus en plus présents au capital des grands groupes d’analyses médicales", décrit Élise Lucet.
"Le géant accueille 70 000 patients sur 600 sites et réalise plus d’un milliard de chiffre d’affaires en plein Covid." Un super deal serait alors proposé aux biologistes d’Inovie dont les parts "sont valorisées à 320 %, sachant qu’on a tous 1 M€ de parts, on s’est retrouvés avec plus de 3 M€ chacun. C’est comme gagner au loto", témoigne l’un d’entre eux, mal à l’aise.
Un rendez-vous avec la direction ce mardi 5 mars au siège d'Inovie
"Sur les quelque 400 biologistes associés, certains réinvestissent. Avec l’arrivée des actionnaires, et la fin des tests PCR, la direction s’oriente vers la rentabilité", poursuit la journaliste. En 2020 l’EBITDA (bénéfice avant intérêts et impôts) est déjà de 27 %. Un taux qui doit atteindre les 31 % en 2025. Quoi qu’il en coûte ? "On est un groupe libéral", justifie Georges Ruiz, intercepté sur son parking. À l’interview qui lui est proposée, il répond "non ", mais transmet un courrier à la production dans lequel il maintient que "sur les effectifs, il n’y a pas d’enjeu à la rentabilité".
L'intersyndicale du groupe et les salariés n'ont pas tardé à réagir. Une mobilisation est annoncée ce mardi 5 mars à 10h, au siège d'Inovie à Montpellier. Les syndicats souhaitent être entendus par Georges Ruiz, pour lui faire part de leurs questionnements suite à la diffusion du programme de France 2 et dénoncer un mal-être croissant lié à la quête de rentabilité.
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