De nombreuses publications sur les réseaux sociaux s’émeuvent et se scandalisent du fait qu’un vaccin contre le coronavirus serait testé sur des populations d’Afrique. Il n’en est rien. Tout d’abord, il n’existe encore aujourd’hui aucun vaccin contre le COVID-19. La recherche, de toute façon, pourrait n’aboutir au plus tôt que l’année prochaine, d’ici 12 à 18 mois.
D’où vient alors la rumeur ? Episode 1
Tout a commencé lors d’un échange télévisuel provoquant entre deux chercheurs français, le 1er avril, sur la chaîne LCI : Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) à Lille, est interrogé sur des recherches menées autour du vaccin BCG (contre la tuberculose) pour voir s’il serait efficace contre le Covid-19. En duplex également,
Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique ?
Jean-Paul Mira, chef de service de médecine intensive et réanimation à l’hôpital Cochin, lui pose une question très mal emmanchée : " Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c’est fait d’ailleurs sur certaines études avec le sida, où chez les prostituées : on essaie des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées. Qu’est-ce que vous en pensez ? "
La réponse de Camille Locht prête également à confusion : "Vous avez raison, d’ailleurs. On est en train de réfléchir en parallèle à une étude en Afrique avec le même type d’approche, ça n’empêche pas qu’on puisse réfléchir en parallèle à une étude en Europe et en Australie".