1975, un drame sur le chantier de l’autoroute A9

Hélène Legrais ©Radio France - Sébastien Giraud
Hélène Legrais ©Radio France - Sébastien Giraud
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9 morts. Tragique accident sur le chantier de l’autoroute A9 entre le Boulou et le Perthus en mars 1975. Retour sur cette triste actualité, les archives avec Hélène Legrais.

Avec
  • Hélène Legrais Chroniqueuse à France Bleu Roussillon

Il s’est produit à 16h30 exactement : la flèche d’une grue accroche un échafaudage placé presque au sommet d’une pile en béton qui doit soutenir le pont des Pox, le dernier viaduc avant la frontière, à mi-chemin entre le Boulou et le Perthus, sur la commune de Les Cluses. Treize ouvriers travaillent à ce moment sur la plateforme en bois qui s’effondre, entrainant avec elle dix d’entre eux qui font une chute de 55m. On se précipite. Au pied de l’ouvrage, dans un enchevêtrement de planches et de poutrelles, gisent les corps disloqués. Pour 7 d’entre eux, c’est déjà trop tard. Les 3 autres, grièvement blessés, sont évacués sur l’hôpital de Perpignan. Deux des rescapés, sur ce qui reste de la plateforme, sont tellement choqués que, tétanisés, il faut les porter pour les aider à descendre par les « cages à poules » dressées le long de la pile qui est la plus haute des huit. Pour tous c’est la stupeur et l’accablement : « on l’appellera le viaduc de la mort » murmure un ouvrier du chantier, les yeux rougis de larmes, les poings serrés dans ses poches. Le lendemain, on apprend que deux des blessés n’ont pas survécu, ce qui porte le bilan à neuf morts … et 16 orphelins.

Défaillance du matériel, erreur de manipulation, mauvais arrimage de la grue ? Les premiers éléments de l’enquête penchent pour un défaut de fabrication de la grue grimpante, haute de 28m, qui monte le long de la pile et qu’on arrime au fur et à mesure que l’ouvrage s’élève. Les syndicats pointent du doigts les cadences de travail, jusqu’à 20h par jour, qui usent aussi bien les organismes des ouvriers que les machines, au détriment de la sécurité. Des questions réitérées un mois plus tard. Le 6 mai, nouvel accident sur le chantier : heurté par une poutre, un ouvrier tombe de 40m et se tue … la série noire continue.

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Et sinon ?

Un jeune Salséen à la table du Pape. Armand Moogin, 12 ans, petit chanteur à la manécanterie de Salses dirigée par l’abbé Villanove, est à Rome pour le congrès international des pueri cantores, des chorales d’enfants. Cinq des 10 000 petits chanteurs présents ont été choisis pour déjeuner avec Paul VI le 1er janvier 1975. Armand, né d’une mère indochinoise, d’un père guyanais, mais avec un grand-père sénégalais, a été désigné pour représenter l’Afrique. Le pape a tenu à les servir à table, avec gâteau au chocolat et champagne, avant de leur offrir une chaîne avec une médaille en argent et une montre frappée des armes pontificales. Armand est revenu à la forteresse de Salses dont son père est le gardien avec des étoiles dans les yeux !

Le train Amélie-Céret, c’est fini. Le dernier circule le 6 janvier et derrière lui on enlève les rails et les traverses de la voie ferrée construite à la fin du XIXe siècle et un engin les charge sur les wagons. Depuis l’Aiguat de 1940 qui avait emporté le réseau entre Amélie et Arles, aucun train de voyageurs ne circulait plus sur la ligne. La loi dite Veil sur l’IVG est promulguée le 17 janvier, pour 5 ans, à titre expérimental. Au chapitre des adieux : Le 11, un très grand acteur, Pierre Fresnay, s’éteint. L’Indépendant se souvient avec émotion de son séjour à Molitg les Bains, 14 ans auparavant, avec son épouse Yvonne Printemps, de son intelligence et de sa courtoisie. Elle avait deux amours, son pays et Paris, Joséphine Baker nous quitte le 12 avril, trois jours après avoir fêté ses noces d’or avec la scène (50 ans de carrière) à Bobino.

Programmation musicale

  • MIKA

    Jane Birkin

  • NIAGARA

    Quand la ville dort

    Album Encore un dernier baiser (1988)

    Label POLYDOR