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Élysée

"Moins on en dit, mieux on agit": Hollande se démarque de Macron sur l'envoi de troupes en Ukraine

François Hollande a rencontré Emmanuel Macron à l'Élysée pour évoquer la situation en Ukraine ce mercredi 6 mars. À la sortie de l'entretien, il a, en sous texte, mis en garde le président de la République après sa récente sortie sur la possibilité d'envoyer des troupes françaises en Ukraine.

Un conseil d'un ancien président à son successeur. François Hollande était reçu ce mercredi 6 mars par Emmanuel Macron à l'Élysée pour échanger au sujet de la situation en Ukraine, où l'armée de Kiev est en difficulté après plus de deux ans de conflit avec la Russie.

À l'issue d'un entretien d'une heure, François Hollande a évoqué devant la presse la teneur de leur discussion. Il a notamment souligné l'importance pour le locataire de l'Élysée de peser ses mots à propos de la situation en Ukraine.

"Ma position sur les questions militaires c'est: moins on en dit, mieux on agit. Il ne faut rien faire connaître à Poutine de nos intentions", a-t-il notamment fait valoir.

"Ne pas dire ce que l'on fait, mais faire ce que l'on n'a pas dit. C'est ça qui permet d'avoir le plus d'efficacité", a-t-il jugé. Un conseil aux allures de critiques, dans la mesure où Emmanuel Macron a récemment beaucoup fait réagir en affirmant que l'envoi de "troupes au sol" ne peut pas "être exclu".

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Privilégier la qualité à la quantité

Partisan du maintien du soutien à l'Ukraine contrairement à Nicolas Sarkozy qui défend la "neutralité" vis-à-vis de Kiev, François Hollande soutient qu'il faut "qu'il y ait le consensus le plus large pour le soutien à l'Ukraine, tout ce qui peut être l'aide matériel, l'aide militaire, au niveau de la France et au niveau européen", car il estime que "c'est ça qui peut faire réagir Vladimir Poutine".

Il juge également que "nous devons tous livrer plus" d'équipements aux Ukrainiens.

"Les Allemands (doivent) aller plus vite pour que leurs engagements soient tenus. Les Français (doivent) donner autant de matériel, y compris le plus sophistiqué aux Ukrainiens. Et d'une manière générale, les Européens (doivent) ne pas se délester que du matériel qui n'est pas forcément le plus efficace", a détaillé l'ancien président tout en nuançant que "ce n'est pas en quantité, c'est en qualité qu'il faut mesurer l'aide que l'on doit être capables d'apporter.

Glenn Gillet