Pour la première fois ce lundi 25 mars 2024, les Nations unies ont adopté une résolution exigeant un « cessez-le-feu » immédiat dans la bande de Gaza menacée par la famine, après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas palestinien.
Israël a immédiatement dénoncé l’abstention de son allié américain ayant permis l’adoption, puis a annulé la visite d’une délégation qui était attendue à Washington, déclarant que l’abstention américaine « nuisait » à la fois à son effort de guerre et à ses efforts pour libérer les otages retenus à Gaza.
« Il s’agit d’un net recul par rapport à la position constante des Etats-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre » le 7 octobre, a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
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« Un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan »
Portée par des membres non-permanents du Conseil, cette résolution a été adoptée par 14 voix pour et une abstention, celle des Etats-Unis. Alliés historiques d’Israël, les Etats-Unis s’étaient, jusque-là, systématiquement opposés au terme « cessez-le-feu » dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois textes en ce sens.
Ces dernières semaines, ils ont toutefois montré des signes de changement de ton qui avait mené à une proposition de résolution sur la « nécessité » d’un cessez-le-feu, rejetée vendredi par la Russie et la Chine.
La résolution « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan » –qui a débuté il y a deux semaines–, devant « mener à un cessez-le-feu durable », et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ».
Peu après le vote, la Maison-Blanche a battu en brèche les accusations de « changement de cap ». À l’ONU, l’ambassadrice américaine a martelé qu’un cessez-le-feu à Gaza pourrait commencer seulement « avec la libération d’un premier otage ».
De son côté, le mouvement islamiste Hamas a « salué l’appel du Conseil de sécurité des Nations unies à un cessez-le-feu immédiat ». Même tonalité pour l’Autorité palestinienne qui a également demandé « l’arrêt définitif de cette guerre criminelle ».
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« Impardonnable »
Ne pas appliquer l’appel à un cessez-le-feu serait « impardonnable », a jugé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
« Nous n’avons pas le droit moral d’arrêter la guerre tant qu’il y a des otages à Gaza », a prévenu le ministre de la Défense Yoav Gallant, en visite aux Etats-Unis, douchant les espoirs internationaux d’une cessation des hostilités.
D’après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d’entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.
En représailles à l’attaque du 7 octobre, Israël a juré de détruire le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l’Union européenne. Sur le terrain, la situation demeure très difficile pour les 2,4 millions d’habitants de l’étroite bande de terre soumise à un blocus total.
Au total, 32 333 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués depuis le début de l’offensive, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.
Source : © 2024 AFP
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