Guerre Israël-Hamas : pour la première fois, l'ONU exige un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza

Avec l'abstention américaine, l'ONU a adopté une résolution exigeant un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, déclenchant l'ire d'Israël.

L'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, Gilad Erdan, s'exprime lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, au siège de l'ONU à New York, le 25 mars 2024.
L’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Gilad Erdan, s’exprime lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, au siège de l’ONU à New York, le 25 mars 2024. (©AFP/ANGELA WEISS)
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Pour la première fois ce lundi 25 mars 2024, les Nations unies ont adopté une résolution exigeant un « cessez-le-feu » immédiat dans la bande de Gaza menacée par la famine, après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas palestinien.

Israël a immédiatement dénoncé l’abstention de son allié américain ayant permis l’adoption, puis a annulé la visite d’une délégation qui était attendue à Washington, déclarant que l’abstention américaine « nuisait » à la fois à son effort de guerre et à ses efforts pour libérer les otages retenus à Gaza.

« Il s’agit d’un net recul par rapport à la position constante des Etats-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre » le 7 octobre, a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

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« Un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan »

Portée par des membres non-permanents du Conseil, cette résolution a été adoptée par 14 voix pour et une abstention, celle des Etats-Unis. Alliés historiques d’Israël, les Etats-Unis s’étaient, jusque-là, systématiquement opposés au terme « cessez-le-feu » dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois textes en ce sens.

Ces dernières semaines, ils ont toutefois montré des signes de changement de ton qui avait mené à une proposition de résolution sur la « nécessité » d’un cessez-le-feu, rejetée vendredi par la Russie et la Chine.

La résolution « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan » –qui a débuté il y a deux semaines–, devant « mener à un cessez-le-feu durable », et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ».

Peu après le vote, la Maison-Blanche a battu en brèche les accusations de « changement de cap ». À l’ONU, l’ambassadrice américaine a martelé qu’un cessez-le-feu à Gaza pourrait commencer seulement « avec la libération d’un premier otage ».

De son côté, le mouvement islamiste Hamas a « salué l’appel du Conseil de sécurité des Nations unies à un cessez-le-feu immédiat ». Même tonalité pour l’Autorité palestinienne qui a également demandé « l’arrêt définitif de cette guerre criminelle ».

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Des colis d'aide humanitaire attachés à des parachutes sont largués depuis un avion militaire au-dessus de la bande de Gaza le 25 mars 2024.
Des colis d’aide humanitaire attachés à des parachutes sont largués depuis un avion militaire au-dessus de la bande de Gaza le 25 mars 2024. (©AFP/-)

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« Impardonnable »

Ne pas appliquer l’appel à un cessez-le-feu serait « impardonnable », a jugé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

« Nous n’avons pas le droit moral d’arrêter la guerre tant qu’il y a des otages à Gaza », a prévenu le ministre de la Défense Yoav Gallant, en visite aux Etats-Unis, douchant les espoirs internationaux d’une cessation des hostilités.

D’après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d’entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.

En représailles à l’attaque du 7 octobre, Israël a juré de détruire le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l’Union européenne. Sur le terrain, la situation demeure très difficile pour les 2,4 millions d’habitants de l’étroite bande de terre soumise à un blocus total.

Au total, 32 333 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués depuis le début de l’offensive, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Source : © 2024 AFP

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