Tanguy Viel avait déjà délaissé le domaine de la fiction le temps d’« Icebergs ». Le voici qui se laisse aujourd’hui de nouveau aller à la réflexion et au vagabondage dans les pages de son « Vivarium ». Un livre où l’on peut l’accompagner aussi bien à Zurich et à Hambourg, sur une plage du côté de Noirmoutier, dans la rade de Lorient, lors d’une promenade au bord de la Loire ou à l’hôtel de la gare de Brest.
Chemin faisant, l’auteur de « Insoupçonnable » et de « Article 353 du code pénal » parle d’une foule de choses. Comme du murmure, de l’atmosphère et de la joie. De son rapport au monde, à la littérature et à l’écriture. Ou encore de ce mot en langue bretonne « pour dire la couleur de la mer quand elle hésite entre le bleu et le vert et même, par extension quelquefois, le gris qui vient l’assombrir ». Ce beau mot de « glaz ». La série de fragments qui composent le nourrissant « Vivarium », qui aurait pu s’intituler « Le Phare d’Eckmühl », montre Tanguy Viel en chroniqueur de ce qu’il nomme le « grain des jours ». Un exercice qui semble parfaitement lui convenir et l’emmener sur un nouveau territoire lumineux.
« Vivarium », Tanguy Viel, éditions de Minuit, 144 pages, 18 €.