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Assurance chômage : la CGT recommande au gouvernement d’aller consulter, « il y a de très bons psychiatres », réagit Binet

L’annonce d’une nouvelle réforme de l’assurance-chômage fait bondir la CGT. La secrétaire générale Sophie Binet estime qu’elle est injustifiée et injuste : « on enferme le pays dans des mini-jobs », juge-t-elle.
Par Ju.M.
Temps de lecture: 3 min

Invité aux 20 Heures de TF1 mercredi soir, le Premier ministre Gabriel Attal a indiqué souhaiter une nouvelle réforme « globale » de l’assurance chômage. Le projet consiste notamment à réduire la durée d’indemnisation des chômeurs, au moment où les dépenses sociales sont dans le viseur de l’exécutif pour combler le déficit qui a dérapé l’an dernier.

« Ces annonces confirment le mépris profond du gouvernement envers les acteurs sociaux. Je rappelle au gouvernement que les acteurs sociaux ont toujours la responsabilité de la gestion de l’assurance-chômage. Les annonces confirment la dérive autoritaire du pouvoir », estime la secrétaire générale de la CGT, ce jeudi matin, invitée sur Franceinfo.

« On force à accepter n’importe quel emploi »

Le Premier ministre a demandé à sa ministre du Travail Catherine Vautrin « de préparer de nouvelles négociations » avec les partenaires sociaux sur l’assurance chômage, avançant parmi les pistes une possible baisse de la durée d’indemnisation de 18 à 12 mois maximum. « Le trouble obsessionnel du gouvernement pour les privés d’emploi vire à l’obsessionnel. Il y a de très bons psychiatres, je les recommande au gouvernement. Parce que cela s’inscrit en dehors de toute rationalité économique, il n’y a aucune étude économique qui démontre qu’en tirant les droits des privés d’emploi vers le bas, on crée de l’emploi. Au contraire : qu’est-ce qu’on fait ? On force à accepter n’importe quel emploi et on tire les salaires vers le bas, puisque les entreprises n’ont pas besoin d’améliorer les conditions de travail ou d’augmenter les salaires pour pouvoir recruter. C’est pour cela que ces annonces sont un problème pour l’ensemble des salariés », a ainsi fortement réagi, Sophie Binet.

Concernant l’objectif d’une reprise de l’emploi avancée par Gabriel Attal, comme principal argument à une nouvelle réforme : « Tous les économistes, de droite comme de gauche, disent qu’il n’y a jamais aucun lien entre la baisse des privés d’emploi et la création d’emploi », a opposé la leader syndicale. « C’est comme si on choisissait d’être au chômage, ça n’existe pas. Quand on baisse les droits des privés d’emploi, quand on baisse la durée d’indemnisation, on empêche les privés d’emplois de construire un projet professionnel sérieux, et de retrouver un emploi de qualité. On enferme le pays dans des mini-jobs et on appauvrit l’ensemble du pays. C’est ça le projet politique du gouvernement ».

« Les comptes de l’assurance-chômage sont en excédent »

Certes, la réduction de l’indemnisation de l’assurance chômage permettra de dégager des finances, convient la CGT qui juge cependant cette méthode « injuste » : « réduire la durée d’indemnisation, ça dégage beaucoup d’argent. C’est ça le problème de ce gouvernement, il dirige le pays en fonction des agences de notation et pas en fonction des Français et des Françaises. Les comptes de l’assurance-chômage sont en excédent aujourd’hui, nous avons subi déjà quatre réformes violentes, en direction des privés d’emploi. Je rappelle que seules 36 % des personnes inscrites à Pôle emploi sont indemnisées. Et parmi ces personnes indemnisées, il y en a 45 % qui sont en dessous du seuil de pauvreté. Il faut arrêter de stigmatiser les personnes qui sont privées d’emploi. C’est une violence sociale de perdre son boulot. »

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