Génération 21 : Black Moon Tape

Génération 21

© Black Moon Tape

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Par Pierre Paulus

Ecouter le nouvel album de Black Moon Tape m’a donné la sensation délicate, et pour laquelle je craque, de traverser un lac glacé avec, à l’horizon, des volcans prêts à l’éruption.

" Hello Ghost " de Black Moon Tape est le deuxième volet d’une trilogie qui se construit de façon graduelle et temporelle : passé-présent-futur. Bien que son principal créateur, Marcellin Willems, aka Will Z., n’exclut pas d’aller au-delà, de céder à l’envie d’une " tétralogie ", au détriment de la tri. Ce à quoi je suis plutôt tenté de l’encourager… Tant la sensation procurée par ce deuxième volet ouvre un futur en plus d’un chapitre.

Ô sensation délicate, et pour laquelle je craque, de traverser un lac glacé avec, à l’horizon, des volcans prêts à l’éruption.

Le visuel de l’album " Hello Ghost " a précisément quelque chose de fantomatique. De nostalgique : " C’est une photo de moi, prise à l’école primaire, et que j’ai retrouvée chez mon père. Elle a été blanchie par les années. Pour l’album, nous n’avons pas voulu la retoucher. Au contraire, elle salue l’enfant que je ne suis plus tout en observant le chemin parcouru. "

Un chemin musical – Marcellin a 9 ans quand il s’initie à la guitare – guidé par des rêves d’adolescents. Rattrapé par une réalité qui ne correspond pas toujours à ces rêves. Marcellin se souvient de ces tournées " à l’arrache ", dans des conditions de vie " parfois dures sur les routes ", entouré par le public mais " loin de ta famille, de tes repères ", pour expliquer un désintérêt passager pour cette vie-là.

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Passager seulement, puisque Marcellin – bien épaulé entre autres par Pierre Vancranenbroeck – remonte en piste. Rattrapé cette fois, non par cette difficile réalité, mais par ces rêves d’ado heureusement gravés sur des cassettes et autres pièces de musée : " Je me suis replongé dans des archives et des morceaux que j’avais enregistrés entre mes 16 et mes 21 ans. J’y ai trouvé de chouettes idées, ce qui fait que la plupart des titres du disque se basent sur des squelettes de ces morceaux. " Tous les textes ont quant à eux été réécrits, l’anglais de Marcellin ayant un chouia évolué entre-temps… 20 ans, plus précisément. Grâce entre autres à une expérience marquante en Ecosse aux côtés de musiciens de la trempe de Daevid Allen.

Comme pour préserver l’âme d’ado des enregistrements d’époque, Marcellin, Pierre et les autres compagnons d’aventure de Black Moon Tape ont cherché un studio fidèle à l’esprit analo-digito-psychédélique qui les anime. Cela aurait pu les emmener en Suède. Finalement, et pour des raisons essentiellement logistiques, ils ont enregistré au Lightning Recorders à Berlin. Avant de finaliser l’ensemble en grande partie au Studio 5 de Liège. L’album est sorti en novembre dernier sur le label Freaksville Records de Benjamin Schoos et en vinyle sur le label de Los Angeles Nomad Eel Records. Ou comment, de vinyle en anguille, la Wallifornie fait son nid.

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