Icône représentant un article audio.

Les petits Papiers

"Il n’existe pas de genre qui s’appelle musique de film" selon le compositeur Vladimir Cosma

Les Petits Papiers

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Temps de lecture
Par RTBF La Première

Il dit n’avoir jamais pensé devenir autre chose que musicien. Il faut dire qu’en Roumanie, il a grandi entouré de notes et de partitions avec un père pianiste, compositeur et chef d’orchestre. Un oncle compositeur et chef d’orchestre également, une grand-mère pianiste… Le compositeur Vladimir Cosma se raconte à travers les mots des Petits Papiers. Il revient sur ses origines, sa formation et ses premières émotions musicales. Il explique la nécessité de jouer et raconte son chemin exceptionnel.

Lorsqu’il était enfant, il n’y avait pas de place pour un piano dans l’appartement. En attendant, Vladimir Cosma a appris le violon classique et c’est devenu son instrument, puis son gagne-pain. Le piano a suivi plus tard. Quand il arrive en France avec ses parents en 1962, il a une vingtaine d’années, son violon sous le bras et deux gros cahiers remplis de notes et de compositions. Il a aussi le goût du jazz découvert à l’adolescence.

Fort de ces bagages, il ira de rencontres en envies et fera connaissance avec la musique de film. Il en composera plus de 300 pour le cinéma et tout autant pour des séries de télévision. On ne compte plus celles qui sont entrées dans la légende, comme Le Grand Blond avec une chaussure noire, Les Aventures de Rabbi Jacob, La Boum, La Chèvre, Un éléphant ça trompe énormément, Le père Noël est une ordure, Le Distrait, Je suis timide mais je me soigne, Le Jouet, L’Aile ou la Cuisse, Les Sous-doués en vacances, Le Dîner de cons… Aujourd’hui encore, il continue.

Vladimir Cosma est l’invité de Régine Dubois dans Les Petits Papiers
Vladimir Cosma est l’invité de Régine Dubois dans Les Petits Papiers © RTBF

Une jeunesse en Roumanie communiste

Quand Vladimir Cosma découvre le jazz à l’âge de 12 ans, cela lui vaut des problèmes avec ses professeurs au conservatoire. "C’est-à-dire que je suis né dans un régime stalinien communiste. Evidemment, dans ce contexte-là, le jazz en tant que jazz était une musique d’influence américaine et pas soviétique. Même que j’adore la musique soviétique - Prokofiev, Chostakovitch, et tout ça -, je suis né dans cette musique et toute ma jeunesse, j’ai vécu là-dedans. Mais le régime du moment n’encourageait pas carrément à jouer du jazz. Mais on faisait du jazz, moi j’ai des enregistrements de quand j’étais jeune. Mais on ne l’appelait pas jazz, on l’appelait de la musique légère. Les textes des chansons louaient le travail, plutôt que la décadence de la fainéantise."

Vladimir Cosma ne se voit aujourd’hui ni comme un communiste fervent, ni comme un anti-communiste acharné.

"Il n’y a pas de musique de film"

Vladimir Cosma a collaboré avec les plus grands cinéastes, notamment Yves Robert, Gérard Oury, Francis Veber, Claude Pinoteau, Jean-Jacques Beineix, Claude Zidi, Ettore Scola, Jean-Pierre Mocky, Édouard Molinaro ou Jean-Marie Poiré.

"Je considère qu’il n’y a pas de musique de film, qu’il n’existe pas de genre qui s’appelle musique de film, explique-t-il toutefoisOn écrit pour le cinéma, mais on n’écrit pas une musique spécifique pour le cinéma. On écrit du jazz, des chansons, de la musique symphonique, on touche à tous les genres de musique".

Pour lui, une musique de cinéma a quelque chose de péjoratif, c’est de la musique descriptive. "Et c’est tout ce que je n’aime pas. Ça ne me gêne pas de passer derrière des images, mais je ne veux pas raconter ce que les images racontent déjà par elles-mêmes. Ce que le texte dit à travers la bouche des acteurs, je n’ai pas besoin de l’accompagner ou de le souligner. Je fais parfois quelque chose de complètement différent".

Au début, on lui a donné une étiquette de musique de comédies, parce qu’il a travaillé d’abord avec Yves Robert pour 'Alexandre le Bienheureux', 'Le grand Blond avec une chaussure noire', etc. Plus tard, avec Gérard Oury pour 'Les aventures de Rabbi Jacob' notamment.

"Mais ce sont des musiques en mode mineur, elles sont un peu en contradiction avec l’esprit général du film. Pourquoi ? Parce que j’ai voulu élargir un peu la musique et que je ne veux pas, du fait que c’est une comédie, que ça devienne majeur et tonitruant".

Une musique qui évolue

Dans ses cahiers de musique, Vladimir Cosma note depuis sa jeunesse des idées musicales, des thèmes, qu’il consulte très régulièrement.

"Au début, j’écris des trucs qu’il me semble qu’ils ne sont pas de moi. Par exemple, la musique de Rabbi Jacob, c’est une musique que j’ai faite peut-être quand j’avais 15 ans, 16 ans. Pas intégralement, mais le motif principal, ou un des motifs. Mes musiques sont en permanente mouvance".

Aujourd’hui, il prend plaisir à rejouer ces musiques en concert, à les modifier, à en proposer de nouvelles versions. "C’est une façon de continuer à faire ma musique, à l’améliorer tout le temps et ne pas avoir l’impression qu’elle est figée".

 Ecoutez l’entretien complet dans Les Petits Papiers, en podcast ci-dessus et retrouvez les interviews des Petits papiers sur Auvio ou dans le player ci-dessous.

Loading...

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous