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Décryptage

Kering chute lourdement en Bourse, bousculé par les mésaventures de Gucci

Kering a vu son action fondre de 12 % en une séance après un avertissement sur résultat. Gucci est encore loin d'avoir retrouvé sa dynamique, et pèse sur l'ensemble du groupe de luxe.

Kering vient de connaître l'une pire séance boursière de son histoire.
Kering vient de connaître l'une pire séance boursière de son histoire. (Cfoto / SIPA Usa / SIPA)

Par Virginie Jacoberger-Lavoué, Bastien Bouchaud

Publié le 20 mars 2024 à 19:02Mis à jour le 20 mars 2024 à 19:38

Les marchés ne font guère de cadeau. Kering vient de connaître l'une des pires séances boursières de son histoire. L'action de la maison mère de Gucci et d'Yves Saint Laurent a abandonné près de 12 % mercredi.

Le groupe de luxe emmené par François-Henri Pinault a seulement connu des journées plus difficiles lors de crises exceptionnelles, comme en mars 2020 aux premiers jours de la pandémie de Covid, ou encore en octobre 2008 durant la grande crise financière.

Il faut remonter à mars 1992, lorsque le groupe Pinault entamait tout juste sa mue pour devenir Pinault-Printemps-Redoute, avant même qu'il ne fasse son entrée dans l'univers du luxe, pour trouver trace de décrochages plus violents.

Avertissement sur résultats

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Kering avait publié mardi soir un avertissement sur résultats - chose rare dans le secteur du luxe -, prévenant que les ventes de Gucci devraient chuter de 20 % au premier trimestre, et celles du groupe dans son ensemble de 10 %. Les analystes tablaient en moyenne sur un recul de 3 %.

La cause de ce scénario plus sombre que prévu est clairement identifiée : il s'agit de l'impact des déboires persistants de Gucci, la maison malade du groupe. La marque florentine, qui pèse la moitié des ventes de Kering et les deux tiers de ses bénéfices, a particulièrement souffert sur le marché chinois.

En février, François-Henri Pinault avait martelé en marge des résultats 2023 - « une année difficile », disait-il - que le retournement de Gucci serait une affaire de longue haleine, la maison étant en chantier des fondations à la cheminée, des opérations aux finances en passant par l'immobilier et la création, avec les premières collections d'un nouveau directeur artistique.

« Notre priorité, c'est de remettre Gucci sur les rails », clamait alors le dirigeant, assumant que les investissements à venir amoindriraient les marges cette année.

Le grand chantier Gucci

L'année 2024 sera une année charnière, à quitte ou double pour Kering, juge Luca Solca, chez Bernstein. « A ce stade, nous ignorons si les Chinois aimeront le 'quiet luxury' des collections du nouveau directeur artistique Sabato de Sarno . » Le groupe indique que les premières pièces de cette collection cruciale sont arrivées en magasin ces dernières semaines. Elles « rencontrent un accueil très favorable », souligne son communiqué.

Si Gucci reste un immense chantier, les autres maisons du groupe - Yves Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga ou Boucheron -, tiennent davantage le choc du ralentissement de la croissance des ventes du secteur, tempère Thomas Chauvet, analyste chez Citi.

Avec cette séance noire, la capitalisation boursière de Kering s'éloigne de plus en plus nettement des champions boursiers du luxe qui dominent le CAC 40, LVMH (propriétaire des « Echos ») et Hermès. La maison mère de Gucci a perdu plus de 6,2 milliards d'euros de valorisation mercredi pour retomber à 46 milliards. Elle flirtait avec les 100 milliards d'euros à son sommet, début août 2021.

Bastien Bouchaud et Virginie Jacoberger-Lavoué

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