Le budget primitif de Saint-Maximin approuvé d’une courte tête

Suite à un vote à bulletin secret, mardi 26 mars en conseil municipal, le budget a été adopté avec 17 voix "pour" et 16 "contre" à l’issue de débats sous haute tension.

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G. Leva Publié le 28/03/2024 à 09:15, mis à jour le 28/03/2024 à 09:15
Le conseil s’est tenu à la salle des fêtes à la grande satisfaction de Michèle Venet (Démocratie et transparence pour Saint-Maximin). "Ce serait bien pour le prochain conseil d’avoir une retransmission audiovisuelle." Le maire répondait: "Nous n’avons pas le budget". Photo V.-m.

Si urne et isoloir étaient installés, mardi soir, à la salle des fêtes, ce n’était pas pour autant jour d’élections. Le matériel de vote était en place pour un conseil municipal.

À la demande des oppositions, trois points de l’ordre du jour étaient, en effet, délibérés à bulletin secret. L’occasion donc, une nouvelle fois, pour les opposants au maire de comptabiliser les voix favorables ou non à la majorité sous couvert du secret de l’isoloir.

Dans l’espoir, peut-être, d’un basculement? Quels enseignements les observateurs pouvaient-ils alors tirer des résultats? Un premier constat: tout s’est joué à une voix près. Dans un sens comme dans l’autre. Entre satisfaction et déception.

"Responsable et solidaire"

Après une présentation synthétique du budget primitif 2024 par l’adjoint aux finances, Claude Betrancourt, les débats étaient ouverts.

Les chefs de file des oppositions faisaient part de leurs points de vue, divergences, chiffres à l’appui. Le premier magistrat leur répondait. Le ton montait.

À fleurets mouchetés, puis à boulets rouges, les échanges se poursuivaient sous haute tension. Sans surprise, chacun campait sur ses positions et analyses étayées.

Pour l’adjoint aux finances, le budget est "responsable et solidaire". Mais aussi contraint: "nous avons été victimes de deux événements qui nous ont lourdement impactés. L’Ehpad nous coûte 300.000 euros cette année et l’incendie de l’école Jean-Moulin, 360.000 euros".

"Illégal", "daltonien", "étouffer"

Le maire, Alain Decanis poursuivait en précisant que le budget a été construit avec le concours de la direction générale des finances publiques.

Les opposants ne l’entendaient de cette oreille. Gabriel Pich (Démocratie et transparence pour Saint-Maximin) avançait: "Un budget approuvé en déséquilibre réel, comme le montre notre situation, est illégal".

Mireille Bœuf (Union pour Saint-Maximin) lui emboîtait le pas: "Votre vision (celle du maire, Ndlr) est celle d’un daltonien qui verrait les voyants économiques au vert alors qu’ils sont tous au rouge."

Vesselina Garello (Tous unis pour Saint-Maximin) enfonçait le clou: "Vous avez endetté la commune jusqu’à l’étouffer."

Sans détour, les oppositions prévenaient: "Nous voterons contre" (Mireille Bœuf), "j’appelle tous mes collègues élus à voter contre" (Gabriel Pich), "jusqu’à quand allez-vous cautionner ça?" (Vesselina Garello).

Les élus étaient invités donc à se prononcer à bulletin secret pour approuver ou non ce budget primitif. À l’issue du vote, Alain Decanis conservait d’une courte tête une majorité. Sur les 33 votants (présents et représentés), 17 ont voté pour et 16 contre.

Le résultat était inversé sur un autre point.

Une délibération abrogée

Les nombreux administrés, installés dans la salle des fêtes, ont assisté à un nouvel épisode d’une minisérie. Elle a débuté par un courrier adressé au maire (notre édition du 31 janvier) demandant l’abrogation de la délibération lui accordant une délégation de pouvoirs, 29 au total.

Le premier magistrat était jusque-là autorisé à prendre certaines décisions sans passer par la case conseil municipal. Une pratique courante.

Parmi les 14 signataires de cette lettre, les 5 membres du groupe de Gabriel Pich et 9 élus de la majorité souhaitaient donc retirer la signature à Alain Decanis.

Premier rebondissement, 7 des signataires issus de la majorité se retiraient et regagnaient les rangs. Les trois groupes d’opposition, quant à eux, ne lâchaient pas l’affaire. Mardi soir, la délibération d’abrogation était à leur demande sur la table du conseil.

Nicolas Saettler (Démocratie et transparence pour Saint-Maximin) prenait la parole en exposant les raisons de cette demande et concluait: "Vous n’avez plus notre confiance sur la gestion de notre commune". S’ensuivaient de vifs échanges entre le maire et les membres de l’opposition sur la transparence et la démocratie.

Cette fois-ci, le résultat était inversé par rapport au vote du budget avec 17 voix "pour" et 16 "contre". Alain Decanis perdait d’une courte tête la majorité. Des membres de l’opposition affichaient un sourire en coin.

Rendez-vous était donné pour de nombreux conseils.

Vers une révision simplifiée du PLU?

Les élus sont retournés pour la troisième fois dans l’isoloir à l’heure de voter la délibération sur la prescription de la révision allégée du plan local d’urbanisme.

Pascal Simonetti présentait ce point portant sur la régularisation de la situation réglementaire sur le PLU de deux secteurs d’activité, la cave Cantarelle et le terrain du vide-greniers, à l’entrée ouest de la commune. Soit le déclassement de la zone AP (agriculture protégée) en faveur d’un zonage conforme "à leurs destinations".

Gabriel Pich s’interrogeait: "Peut-on légiférer pour une personne?". Hélène Henri (Union pour Saint-Maximin) partageait ces propos et enchérissait en s’adressant à Alain Decanis: "On nous demande de prendre une position que vous n’êtes pas capable d’assumer tout seul".

Vesselina Garello demandait à Pascal Simonetti s’il avait repris ses délégations et ne manquait pas d’ajouter une remarque sur cette délibération: "Encore une fois, vous présentez les choses de façon biaisée".

Alain Decanis exprimait sa volonté de "régulariser la situation. Soit on régularise, soit on demande que les terrains redeviennent agricoles".

Avec 16 voix "pour", 15 "contre" et 2 abstentions, ce point a été adopté. Ce dossier de révision sera transmis aux personnes publiques associées.

Les taux d’impôts locaux inchangés

"Les bases, cette année, ont été valorisées de 3,09%", précisait l’adjoint aux finances, Claude Betrancourt.

Les taux des impôts directs locaux, quant à eux, n’ont pas changé. Soit 14,85% de taxe d’habitation, 38,66% sur le foncier bâti et 94,96% sur le non-bâti. "Le produit total attendu 2024 s’élève à près de 10 millions d’euros."

Mireille Bœuf notait: "Une augmentation des recettes de la commune aura bien lieu puisque les bases fixées par l’Etat augmentent".

Alain Decanis répondait: "Tout a augmenté: l’électricité, les salaires, la nourriture dans les cantines… Si la valeur des bases change, c’est uniquement pour compenser l’inflation mécanique".

Pour Vesselina Garello, "ce coefficient fixé par le Parlement dans le cadre de la loi des finances conduit inévitablement à une augmentation pour les contribuables".

Cette délibération était approuvée à l’unanimité.

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