Le nom et le rôle de la fameuse pièce à remplacer, les aléas, la répartition des opérations, le calendrier… On fait le point sur les réparations de la ligne B, dont le redémarrage est espéré par Rennes métropole « avant la fin du printemps ».
Après des semaines d’interrogations autour de la panne de la ligne B, des détails inédits ont été révélés ce mardi. La presse était conviée à l’atelier de maintenance où sont menées une partie des réparations, dans une sorte d’opération transparence, destinée à calmer les critiques. L’occasion de voir de près la fameuse pièce mystère à remplacer dont Siemens Mobility, concepteur du matériel roulant, n’avait pas donné le nom jusqu’ici, nourrissant les interrogations. Le moment, aussi, de revenir en détail sur cette opération complexe, nécessaire au redémarrage du trafic. Depuis le 3 janvier, l’infrastructure est en effet à l’arrêt suite à une avarie sur une rame, la deuxième en moins de trois mois.
Son nom : axe de pivot. Son rôle : nécessaire au roulement, il relie le wagon au système de guidage automatique, situé dessous. C’est lui qui a cassé sur une rame, le 3 janvier dernier. « On sait que le problème est venu de là mais comment et pourquoi, ça, on ne sait pas encore », détaille Stéphane Bayon-de Noyer, de Siemens Mobility. L’ingénieur précise que l’origine exacte de cette casse reste encore à déterminer par des experts indépendants. Mais attendre leurs conclusions aurait conduit à une interruption du trafic encore plus longue. Pour repartir plus vite, et par mesure de précaution, décision a été prise de tous les remplacer. Puis, après la reprise, de les surveiller de près, quitte à intervenir à nouveau ensuite pour régler définitivement le problème.
Pour remplacer chaque axe de pivot, une cinquantaine de pièces neuves sont nécessaires. Là où ça se complique, c’est que ces pièces ne sont pas toutes disponibles chez les fournisseurs. Certaines doivent être fabriquées sur demande. « Multipliez cela par les cent axes à remplacer, et cela vous donne une idée de la complexité de l’opération », poursuit Stéphane Bayon-de Noyer. « Siemens a dû mettre en place un processus d’approvisionnement industriel complexe. Nous avons travaillé sans relâche pour pouvoir réduire les délais de livraison. »
L’atelier de maintenance de Rennes démonte la partie du système de guidage comportant l’axe de pivot, puis l’envoie à Limoges, chez un sous-traitant de Siemens. Ce dernier est chargé d’assembler les pièces détachées, de remplacer l’axe de pivot et de renvoyer le tout à Rennes. C’est chez nous, enfin, qu’a lieu le remontage final sur les rames, qui ne quittent donc pas la capitale bretonne pendant toute la durée de ces opérations.
Les deux premières rames auront été remontées en deux semaines, sur la dernière quinzaine de mars. Cette étape doit permettre la mise au point du procédé de remontage final. Ensuite, l’atelier de maintenance espère monter en cadence, à raison d’une rame par jour. À condition, bien sûr, que Limoges envoie suffisamment de systèmes de guidage révisés. Le rythme des réparations dépend donc de tous les maillons de la chaîne : les fournisseurs, le sous-traitant, l’équipe rennaise… « Nous étudions en permanence les options pour optimiser cette coordination », souligne Siemens.
Vous l’aurez compris : de nombreux aléas pèsent sur la remise en service du métro. D’autant qu’une fois les réparations terminées, il faudra tester les rames en conditions réelles puis obtenir l’autorisation de l’État pour repartir. D’où le flou sur les dates : la reprise du trafic est espérée par Rennes métropole « avant la fin du printemps », soit le 20 juin.