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"Les vignerons du Languedoc doivent oublier le sauvignon !"
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Changement climatique
"Les vignerons du Languedoc doivent oublier le sauvignon !"

Michel Bataille va planter 23 cépages blancs étrangers entre Narbonne et Béziers pour trouver les plus adaptés au changement climatique. Il n'a pour l'heure reçu aucun soutien financier alors que ce projet d’intérêt collectif va lui coûter 40 000€ de plus qu’une plantation classique.
Par Marion Bazireau Le 14 mars 2024
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L’an passé, Michel Bataille a planté du chardonnay et du vermentino sur quatre porte-greffes différents. - crédit photo : Domaine de l'Espelido.
«

Il n’est tombé que 130 mm de pluie depuis le mois d’octobre » se désole Michel Bataille*. Ce nouveau millésime désertique renforce l’envie du vigneron installé avec son fils au domaine de l'Espelido à Lespignan (entre Narbonne et Béziers) de tester des cépages étrangers.

Après avoir planté l’an passé du chardonnay et du vermentino sur quatre porte-greffes différents pour trouver les plus tolérants à la contrainte hydrique, il va diviser une parcelle de 2,3 hectares en deux pour y planter en janvier du moschofilero, dont il apprécie la ressemblance avec le gewurztraminer, et 23 rangs d’autres cépages grecs, espagnols, italiens et portugais. Les comportements agronomiques et les potentiels œnologiques de ces cépages seront comparés à ceux du chardonnay et du terret blanc. « J’ai sélectionné une parcelle en zone IGP sur des terres sablonneuses à faible réserve utile en eau pour que ce projet soit aussi utile aux vignerons en AOP » ajoute-t-il.

Le vigneron n’a choisi que des cépages blancs pour coller aux attentes du marché. « J’ai pris les conseils de Jean-Michel Boursiquot, Didier Viguier, et Jacques Rousseau en privilégiant l’aromatique terpénique. Comme la chaleur brûle les thiols, il faut oublier le sauvignon dans la région ! Je me suis aussi fait expédier des bouteilles et j’ai découvert des cépages très intéressants, comme le falanghina italien qui est doté d’une acidité encore plus fine que celle du colombard. »

Zéro soutien

Le vigneron a déjà préparé son champ et passé commande auprès des pépiniéristes VCR, VNB Bakasietas et Mercier. « Cet essai va me coûter 40 000€ de plus qu’une plantation normale. j'ai sollicité plusieurs financeurs mais pour l'heure seul le Conseil départemental de l'Hérault a jugé le projet intéressant et pourrait éventuellement nous aider » tempête-t-il, alors qu’il a passé l’âge de départ à la retraite et explique mener ce projet pour le collectif.

Michel Bataille en veut aussi énormément à la compagnie d'aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc (BRL). « J'avais prévu pour chaque cépage 50 pieds témoins et 50 pieds irrigués mais leur réseau d’irrigation construit il y a 10 ans est déjà saturé et incapable de fournir 5m3 d'eau par heure. Quel sens de la prospective ! ». Pour ne rien arranger, Michel Bataille peine à trouver du soutien technique. « J’ai par exemple sollicité la fédération des IGP, sans réponse. A ce rythme la vigne va disparaître du Languedoc et la pistache ne pourra pas tout remplacer à moins de rendre l’apéritif obligatoire ! »

 

*poursuivi dans une affaire de viol, Michel Bataille a été condamné en décembre 2023 et indique faire appel donc "être présumé innocent" à Vitisphere.

D'autres idées

Michel Bataille va profiter de sa nouvelle parcelle d'essais de cépages étrangers pour planter en bord de rans des haies de poiriers sauvages, d'arbre de Judée et d'aulne de Corse (ces deux dernières espèces ne faisant pas concourrence à la vigne pour l'azote). Le long des fourrières, il prévoit en plus de planter différentes essences de chênes venant de zones chaudes.

Le vigneron va par ailleurs travailler sur le management de la canopée et tester des palissages à ombre portée et des filets avec Meiser (Profil Alsace).

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Tous les commentaires (4)
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Lautier Le 14 mars 2024 à 20:14:06
Pour ce qui est de ses démêlés judiciaire veuillez consulter l indépendant de l Aude c est gratiné. Je doute que les vignerons de pay d enseigne soient emballé par sa démarche au vue des casseroles qu il leur a laissé . Le conseil gé46néral serait plus impire en apportant son soutien financier au centre de recherche de Cruissan qui cumulé avec le conseil général de l Aude permettrai d acceler la réactivité face aux enjeux climatique et économiques ,et non pour une démarche personnelle car il nous a coûte assez cher Ps ;avant de présenter un article il serait judicieux de se renseigner sur la qualité de l' intervenants présentés .
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Dopey Le 14 mars 2024 à 16:14:19
De fait, il devrait songer à essayer la culture d'autres plantes que la vigne. Les agrumes, peut-être. J'ai ouï dire que là où il risque d'aller, les oranges sont appréciées?
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La rédaction Le 14 mars 2024 à 14:23:36
Bonjour Audrey, Merci pour votre alerte, nous n'avions pas connaissance de ces antécédents judiciaires sur lesquels nous nous sommes renseignés suite à votre interpellation. L'article a été mis à jour pour en faire état. Bonne journée
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Audrey Le 14 mars 2024 à 13:44:52
C'est révoltant que ce criminel, condamné à 10 ans de prison pour viols, fasse la une de cet article, aux côtés des « grands noms » de la recherche en viticulture. A la question faut-il séparer l'homme du vigneron, je dis NON !
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