Vosges Affaire Grégory : de "lourdes révélations" qui n'en sont pas vraiment, dans un livre

« On connaît le nom de l’assassin ! ». François Daoust, l’ancien directeur de l’IRCGN, sort un bouquin sur l'affaire Grégory Villemin dans lequel il revient sur la thèse développée depuis presque 40 ans par les gendarmes : c’est Bernard Laroche qui a tué l’enfant mais on ne peut pas le dire…

L'Est Républicain - 19 mars 2024 à 17:07 | mis à jour le 19 mars 2024 à 18:04 - Temps de lecture :

Dans un livre sorti récemment et intitulé « Police technique et scientifique : le choc du futur », François Daoust revient, en collaboration avec le journaliste Jacques Pradel, sur les dossiers qui ont marqué sa carrière et notamment sur l’affaire Grégory qui, fut, après le fiasco des constatations initiales, à l’origine de la création de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale). Une structure que François Daoust a longtemps dirigée…

Dans cet ouvrage, rien de neuf sous le soleil, même si certains médias soucieux du buzz, visiblement peu au fait de l’affaire et qui semblent avoir passé les 40 dernières années dans une grotte, évoquent « de lourdes révélations ». Avec ça, ça va cliquer !

L’ancien gendarme revient en fait sur la thèse soutenue depuis des lustres par tous les militaires qui ont touché à cette affaire : Bernard Laroche serait le meurtrier de l’enfant, découvert dans la Vologne le 16 octobre 1984. Mais François Daoust se garde bien d’écrire le nom du cousin de Jean-Marie Villemin et ce, sous peine de poursuites pénales.

Faux scoop

« On connaît le nom de l’assassin ! », clame l’ancien gendarme qui poursuit en indiquant qu’une « erreur de procédure judiciaire » (N.D.L.R. : l’annulation des expertises graphologiques qui avaient initialement désigné Laroche) avait empêché la justice de prospérer. « En off, on sait ce qu’il s’est passé. Officiellement, on ne peut pas le dire », explique-t-il. « On ne peut pas en faire état, au risque sinon d‘être poursuivi pour diffamation. Mais il y avait tout ».

François Daoust revient également sur l’annulation en janvier 2020 par la cour d’appel de Paris de la garde à vue de Murielle Bolle qui, entendue par les gendarmes le 2 novembre 1984, avait indiqué que le jour de l’assassinat, Bernard Laroche était allé chercher l’enfant devant chez ses parents, à Lépanges-sur-Vologne. « On ne peut plus réinterroger dans les mêmes conditions une des protagonistes qui avait donné tous les éléments et la temporalité : “Ça s’est passé ainsi, à tel moment, à tel endroit… “ ».

Un faux scoop, donc, ou comment faire du neuf avec du vieux…

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Le 16 octobre 1984, à 21h15, le corps sans vie du petit Grégory Villemin, pieds et poings liés, était retrouvé dans les eaux glacées de la Vologne, à Docelles, dans les Vosges, à 6 kilomètres de son domicile de Lépanges. Dans le corbeau de la Vologne

La chronologie complète de l'affaire

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