Codeur informatique, un métier méconnu

La profession de codeur informatique ou de développeur est assez méconnue, ou plutôt toujours soumise au cliché du geek. Ce jeune homme capuche sur la tête, les yeux rivés devant son écran, aspiré par des lignes sans fin d’un langage que seuls des initiés peuvent comprendre.

La faute aux multiples représentations dans les films ou séries qui entretiennent cette image. Récemment, une femme, une écrivaine, Nathalie Azoulai a pris la plume pour nous offrir dans son roman Python, qui n’est pas qu’un serpent, mais également un des langages informatiques les plus employés, une autre version.

Les codeurs sont perçus comme des individus plus subtils, ambivalents et surtout désirables. L’autrice cherche à comprendre ce que ressentent ceux qui détiennent au bout de leurs doigts les clefs d’un monde virtuel qui façonne notre monde physique, car le code est partout. Dans tous les objets connectés qui nous entourent. Et si le pouvoir se trouvait chez ces hommes invisibles, ces hommes de l’ombre, je dis "hommes" car le métier souffre encore d’un manque cruel de femmes et, en général, d’un manque de main d’œuvre. Le secteur est en pénurie. Il y aurait à peine 28 millions de développeurs dans le monde et il en faudrait au moins le double pour permettre aux entreprises d’accompagner correctement leur transformation numérique.

Des entrepreneurs comme Xavier Niel ont compris, depuis une dizaine d’années, ce besoin vital et la nécessité de rendre le métier plus accessible. Et voilà comment est née l’École 42, une formation qui cherche à briser les codes. Elle est ouverte à tous, inscription gratuite et sans diplôme pré-requis. Les aspirants candidats doivent tout de même pour y entrer réussir l’épreuve de la piscine.

Pendant plusieurs jours, ils se prêtent à de multiples exercices de programmation. S’ils sortent la tête de l’eau, l'École 42 leur ouvre les bras. Aujourd’hui, l’École 42 compte 7 campus en France, et elle est présente dans une trentaine pays.

Depuis quelques années se développent des solutions de code… sans code !

Surtout après la période du confinement ou le mouvement "No code" s’est développé, ce que l’on entend par "No code", ce sont des applications qui permettent par exemple de créer un site internet sans avoir à maitriser un langage informatique. Un mouvement né dans la Silicon Valley,  Steve Jobs, le fondateur d’ Apple suggérait déjà que l’avenir du code résidait dans l’absence de code.

À côté des offres de "No code", on peut citer le "low code", des outils qui nécessitent l’intervention d’un développeur pour une partie minime du processus de création. Évidement, il n’y a pas de solutions miracles et le recours à ces applications place l’utilisateur dans une situation de dépendance.

Quant à l’ intelligence artificielle et Chat GPT, qui progresse chaque jour, ces programmes permettent à un néophyte de générer des morceaux de codes à l’aveugle. Pour le PDG de NVIDIA, un géant de l’édition informatique, l’intelligence artificielle va rendre "le métier de codeur archaïque".

On peut résolument douter de cette affirmation, car il est important de rappeler que derrières les applications de No code ou les outils d’Intelligence artificielle, il faut bien du code pour les créer !

• Pour poursuivre le décodage des enjeux de cette profession, rendez-vous dans " Le meilleur des mondes".

À écouter : 42, l'école des métiers du numérique