Macron photographié à la boxe : des photos dignes de celles que « pouvait mettre Poutine », tacle Jadot

La photographe de la présidence de la République a immortalisé le chef de l’État en pleine séance de punching-ball. Une communication mal venue pour certains opposants.

Ring politique. Les photos d’Emmanuel Macron en train de boxer, diffusée par sa photographe Soazig de la Moissonnière, ne sont pas du goût de certains élus de l’opposition. Parmi eux, le sénateur écologiste Yannick Jadot, qui estime que le président de la République ferait mieux de se consacrer davantage à l’apaisement sur le front israélo-palestinien.

« Il fait beaucoup sur le réarmement et met des photos comme pouvaient en mettre Poutine, et d’autres responsables politiques, qui veulent porter une approche machiste de la politique », a observé l’ancien candidat à la présidentielle sur France 2 ce jeudi 21 mars. « Je trouve qu’au moment où il y a la famine à Gaza, la guerre en Ukraine, on attendait du président de la République que la France fasse son boulot sur Gaza (...) et pas dans une salle de boxe », cingle-t-il.

La veille, la députée écologiste Sandrine Rousseau a, elle aussi, déploré l’utilisation de « codes virilistes jusqu’à l’overdose ». « Quelle misère du politique. Quelle défaite du progressisme. Et quelle indigence de la communication politique », écrivait-elle sur X. Invité de Sud Radio ce jeudi, le LR Bruno Retailleau déplore également une « politique réduite à l’image ».

La boxe, sport favori (de communication) politique

Emmanuel Macron n’est guère le premier boxeur politique à se mettre en scène. Manuel Valls, Édouard Philippe, Olivier Véran quelques jours plus tôt, et même, bien avant eux Jean-Marie Le Pen, dès 1988 l’ont déjà fait. « La boxe est assez compatible avec l’exercice de la force de l’État », analyse auprès de l’AFP le spécialiste de la communication politique Philippe Moreau-Chevrolet. « C’est un sport violent, mais avec des règles, comme la politique. C’est aussi l’image très théâtralisée, comme c’est souvent le cas avec Emmanuel Macron, du héros qui bat la souffrance. »

Le spécialiste note lui aussi la comparaison avec Vladimir Poutine, dont la communication politique repose pour beaucoup sur ces clichés où on le voit exercer sa force physique dans plusieurs domaines sportifs, notamment en boxe. « Emmanuel Macron est un technocrate qui s’essaye au style populiste, en essayant de répondre à Vladimir Poutine sur son terrain », poursuit Philippe Moreau-Chevrolet.

Chez les femmes politiques, Valérie Pécresse a été la première à chausser les gants, en pleine campagne des élections régionales en 2015, photographiée pendant un entraînement par Le Point. « Mon équipe ne voulait pas, elle jugeait que cela faisait trop violent. Moi je n’étais pas d’accord. Même si c’est vécu comme un sport original pour une femme, cela donne une image de combattante », admettait-elle. Elle avait vite été suivie par Rachida Dati, dont le coach louait en 2021 son « vrai mental de boxeur » qui « ne lâche pas ». Tout sauf un hasard de communication chez celle qui revendique « aimer se battre ».

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