footballLe laboratoire de Luis Enrique tourne toujours à plein régime

PSG – Nice : « Le PSG n’est pas une ONG »… Le labo de Luis Enrique tourne toujours à plein régime

footballLe coach espagnol se sert de chaque match pour tester de nouvelles choses, et tant pis pour les déçus
Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé face à Dante lors de PSG-Nice en quart de finale de la Coupe de France, le 13 mars 2024.
Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé face à Dante lors de PSG-Nice en quart de finale de la Coupe de France, le 13 mars 2024.  - FRANCK FIFE / AFP
Nicolas Camus

Nicolas Camus

L'essentiel

  • Le PSG a battu Nice mercredi soir au Parc des Princes en quart de finale de la Coupe de France (3-1).
  • Pour cette rencontre, Luis Enrique avait décidé d’aligner son équipe (quasi) type, si tant est que ce concept existe avec l’Espagnol, adepte des changements permanents.
  • L’ancien coach du Barça poursuit ses expérimentations, alors que se profilent des matchs décisifs sur les trois tableaux dans lesquels le PSG est encore engagé.

Au Parc des Princes,

A Paris, en cette deuxième partie de saison, il faut donc se tourner vers les matchs de Coupe de France pour pouvoir observer l’équipe qui s’approche le plus de l’idée qu’on se fait d’un onze type. Enfin, si tant est que ce concept existe avec Luis Enrique, qui aime toujours glisser quelques surprises afin de garder la main. On ne sait plus très bien ce que prépare le coach espagnol, entre la saison prochaine sans Mbappé, les échéances à venir en Ligue des champions et la quête de trophées, mais l’intéressé a son propre agenda et si l’ensemble est encore loin d’être parfait, les choses semblent avancer dans le bon sens. En tout cas, voilà ce PSG aux mille visages en tête du championnat, en quart de finale de C1 et dans le dernier carré de la Coupe nationale.

Mercredi soir donc, pour ce quart de finale face à Nice, le coach espagnol a décidé de réintégrer Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Vitinha et Fabian Ruiz, que l’on peut considérer comme ses hommes de base lors des matchs importants. Mais avec quelques ajustements notables, comme la position de Dembouze, majoritairement axiale et non sur l’aile droite comme d’habitude. Le numéro 10 parisien s’est régalé, et a bien enquiquiné l’équipe adverse. Au point d’être désigné par Jean-Clair Todibo comme le facteur X du PSG sur ce match, plus que Mbappé. « C’est lui qui a le plus déstabilisé notre bloc, a constaté le défenseur niçois, qui a passé une grande partie de sa soirée à se faire enrhumer. En rentrant dans l’axe comme ça, il a créé des espaces pour Ruiz notamment, qui a pu venir s’intercaler et jouer avec Kylian. »

Quelques expériences ratées, mais des avancées

La connexion entre le milieu espagnol et son capitaine a effectivement pesé lourd dans ce match, amenant le premier but, un poteau et pas mal de trous d’air dans l’arrière-garde de l’OGCN. L’animation offensive pensée par Luis Enrique a parfaitement fonctionné, notamment pendant la première demi-heure, dominée de la tête et des épaules par les Parisiens et ponctuée de deux buts. « Ça a été les meilleures 35 premières minutes du PSG qu’on ait vues cette saison », a même félicité l’ancien entraîneur du Barça. « Leur qualité de passes et leur mobilité nous ont fait souffrir », a reconnu son adversaire, Francesco Farioli.

Pour Warren Zaïre-Emery, aligné dans ce rôle hydride d’arrière droit-milieu de terrain qui n’est vraiment pas celui qui lui convient le mieux, la soirée a été en revanche plus compliquée. Ce n’est pas uniquement de sa faute mais c’est de sa zone qu’est venu le réveil niçois, avec un Jérémie Boga trop en jambes pour ses minces dispositions au poste de latéral. L’ailier niçois a amené la réduction du score, puis a insisté encore, et son équipe n’était vraiment pas loin de relancer totalement le match avant que Beraldo ne tue le suspense à l’heure de jeu. WZE ne sera certainement pas totalement ravi de sa soirée, comme Nordi Mukiele dont ce poste d’arrière droit est tout de même la spécialité et qui n’aura pas joué une minute, ou Randal Kolo Muani, qui n’a pas eu non plus le loisir de se lever du banc.

« Le temps leur donne raison »

Interrogé après la rencontre sur son management, l’utilisation parfois surprenante de ses joueurs et la nécessité de les garder tous concernés, Luis Enrique a clairement expliqué que c’était le cadet de ses soucis.

« « Tout cela m’est égal. C’est normal que les joueurs ne soient pas contents de ne pas jouer et qu’ils soient en colère. L’objectif, c’est que le club gagne. Un joueur doit être à 100 % tout le temps. Je regarde beaucoup ce qu’il se passe lors des entraînements. Le PSG ce n’est pas une ONG, mais un club de foot. Si le coach a confiance en toi, c’est parfait. Si ce n’est pas le cas, entraîne-toi… que ça te convienne ou pas, je m’en moque. » »

Luis Enrique

Une sortie volontairement piquante, destinée à asseoir son autorité autant qu’à préserver ce côté imprévisible. Avec Luis Enrique, rien ne dit que le prochain match servira à confirmer les progrès perçus. Il testera sûrement d’autres associations, d’autres manières de faire courir le ballon. Son équipe est un laboratoire permanent, mais pour le moment, les petits ratés n’ont pas eu de conséquences fâcheuses. « Avec le coach, on explore beaucoup de possibilités, expose Beraldo. Il sait ce qu’on peut faire, et nous on sait que tout le monde peut être sur le terrain. C’est une bonne chose pour nous. »

Finalement, pour déceler si le PSG de Luis Enrique est en progrès et de plus en plus dur à jouer, autant demander aux adversaires. En septembre, les Niçois étaient venus gagner au Parc au terme d’un match où ils s’étaient montrés supérieurs. Six mois plus tard, est-ce que cette équipe a beaucoup changé ? « A l’époque, ils avaient un nouveau coach, des nouveaux joueurs, et comme l’être humain est impatient, il y a eu beaucoup de critiques. Mais le temps leur donne raison, estime Todibo. C’est une équipe bien huilée aujourd’hui, en Ligue des champions ils font de belles choses, il y a vraiment beaucoup de qualité dans cette équipe. » Avec un chef d'orchestre qui avance selon son tableau de marche personnel.

Sujets liés