Le commandant polonais de l'Eurocorps rappelé par Varsovie suite à une enquête du contre-espionnage

par TD
Publié le 27 mars 2024 à 17h42

Source : TF1 Info

Au service de l'UE et de l'Otan, l'Eurocorps vient de perdre son commandant polonais.
Le ministère de la Défense polonais l'a rappelé, suite à une enquête le visant.
En cause : l'accès à des informations couvertes par le secret dont l'intéressé aurait bénéficié.

Le ministère polonais de la Défense a indiqué ce mercredi avoir décidé le rappel "avec effet immédiat" du commandant polonais de l'état-major unique, l'Eurocorps. Jaroslaw Gromadzinski, apprend-on, a par ailleurs été démis de ses fonctions, des décisions qui sont la conséquence d'une enquête menée par le contre-espionnage militaire.

L'Eurocorps a été créé en 1992. Il s'agit d'un corps d'armée unique en son genre regroupant un millier de militaires issus de six pays membres, dits "nations-cadres" (France, Allemagne, Espagne, Belgique, Luxembourg et Pologne), qui financent et administrent l'organisation. Ses soldats ont mis au service de l'Otan, des Nations unies, mais aussi et surtout de l'Union européenne. Sa mise en place a préfiguré en son temps un projet global d'Europe de la défense.

Les détails de l'affaire demeurent mystérieux

Les services de renseignement polonais, indique Varsovie dans un communiqué, ont "ouvert une enquête de contrôle" sur l'accès du lieutenant général Jaroslaw Gromadzinski à des informations couvertes par le secret, à la suite "de nouvelles informations sur l'officier". Dans ce cadre, "une décision a été prise de démettre le général Gromadzinski de ses fonctions de commandant de l'Eurocorps et de le rappeler immédiatement dans son pays", précise le ministère de la Défense. Ce dernier assure qu'un autre officier sera désigné sous peu, de manière à "assurer la continuité" au poste qui était jusqu'alors occupé par ce haut gradé de l'armée.

À l'heure qu'il est, nous ne disposons d'aucune précision concernant les nouvelles informations recueillies à propos du général, pas plus d'ailleurs que sur l'enquête en cours qui a conduit à cette décision radicale. Avant de devenir commandant de l'Eurocorps en juin dernier, le général Gromadzinski était notamment conseiller-coordinateur auprès du chef d'état-major général de l'armée polonaise. 

Ces derniers mois, Jaroslaw Gromadzinski avait fait partie d'une équipe d'assistance internationale pour l'Ukraine à Wiesbaden, en Allemagne. C'est là, aux côtés de militaires américains, qu'il était en charge de la formation des soldats ukrainiens.

Outre les six "nations-cadres", l'Eurocorps compte plusieurs "nations associées", à savoir la Grèce, la Turquie, l'Italie, la Roumanie et l'Autriche. Ces dernières apportent un soutien en fournissant notamment des officiers au sein de l'état-major. Ce corps européen, dont le quartier général est installé à Strasbourg, peut coordonner l'action d'un grand nombre de militaires, jusqu'à 60.000 membres des forces terrestres.


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