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M. Boulin confirme l'intention du gouvernement de ne plus subventionner les destructions de récoltes

Avignon, 7 septembre. - M. Robert Boulin est venu vendredi à Avignon, au cœur de la zone d'arboriculture secouée cet été par la grave crise de surproduction. Le ministre de l'agriculture, qui arrivait de Marseille, s'est entretenu avec les parlementaires locaux, les représentants de la paysannerie traditionnelle et ceux des producteurs organisés en groupements. Cet entretien n'a apparemment apporté aucun élément d'information nouveau à M. Boulin, qui a semblé plus sensible à l'argumentation des groupements et des comités économiques qu'aux doléances des organisations syndicales et des chambres d'agriculture.

Par FRANÇOIS-HENRI DE VIRIEU

Publié le 09 septembre 1968 à 00h00, modifié le 09 septembre 1968 à 00h00

Temps de Lecture 2 min.

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Le ministre n'a voulu donner aucune indication sur les remèdes qui seraient appliqués à l'avenir pour prévenir les surproductions. Il s'est borné à confirmer de façon très ferme l'hostilité du gouvernement à la procédure dite " de retrait ", qui consiste à subventionner la destruction des excédents livrés par les arboriculteurs et les maraîchers membres de groupements organisés. On sait que cet été plusieurs centaines de milliers de tonnes de fruits et légumes ont ainsi été retirées du marché.

M. Boulin a révélé à ses interlocuteurs la composition du groupe de travail qui sera chargé de jeter les bases de la nouvelle politique fruitière et légumière à moyen terme. Ce groupe comprendra une dizaine de représentants de la profession et de ses différentes " écoles ce qui a été jugé nettement insuffisant par les intéressés. Il se réunira dès le 18 septembre sous la présidence de M. Uhlen, inspecteur général de l'agriculture ; sa première tâche sera de faire un inventaire de la situation actuelle, qui s'annonce difficile compte tenu notamment de l'absence de cadastres des vergers.

M. Claude Manguin, président de la Société pomologique de France et arboriculteur à Avignon, a fait remarquer au ministre que puisque la surproduction de fruits provenait du déséquilibre de l'offre et de la demande le mieux et le plus simple serait peut-être de rétablir cet équilibre en arrachant une partie des vergers. Il s'est prononcé pour l'arrachage du quart de la surface actuellement plantée en pommiers. Une partie de ces arrachages devrait, à son avis, se faire au frais des arboriculteurs, qui conserveraient en contrepartie la possibilité de replanter éventuellement des variétés mieux adaptées. Une autre partie se ferait contre une prime, comme cela se passe aux Pays-Bas, où les Néerlandais reçoivent cette année quelque 2 000 francs pour chaque hectare arraché. Dans ce second cas, il serait interdit aux arboriculteurs de replanter.

M. Manguin a d'ailleurs annoncé qu'en ce qui le concernait il arracherait d'ici à la fin de 1968 15 % de ses plantations et qu'il était décidé à mettre ces terres au repos. Ce geste un peu théâtral rappelle celui de M. Robert Hervieu, ancien président de la Confédération nationale de l'élevage, qui, il y a une dizaine d'années, avait vendu l'ensemble de son troupeau de vaches laitières sélectionnées pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur le caractère insuffisamment rémunérateur de la production.

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