Catherine Deneuve, un bol d’air et de la poésie pure : ça, c’est Paris !

LES COULISSES DE LA FASHION WEEK. De Courrèges à Undercover en passant par Dries Van Noten, tout est dans le chic du décor au détail.

Par ,

La poésie d'Undercover. 
La poésie d'Undercover.  © Gaspar J. Ruiz Lindberg

Temps de lecture : 3 min

Lecture audio réservée aux abonnés

Après les démonstrations kantiennes de Saint Laurent et Dior, on peut dire que la Fashion Week bat son plein dans la capitale. Avec neuf jours et pas moins de 80 défilés au calendrier, sans compter les présentations et autres afters qui ponctuent la semaine, on prend son souffle et on fonce.

La newsletter week-end

Tous les vendredis à 16h

Recevez et suivez le guide du Point pour inspirer vos week-ends.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Qui dit Fashion Week de Paris, dit Catherine Deneuve. Au lendemain du défilé Saint Laurent, dont elle est une illustre ambassadrice, la star s'est installée discrètement, en vraie fashionista, au premier rang du défilé Dries Van Noten. Une vraie démarche de fan de mode – et c'est pour cela qu'on aime aussi Catherine Deneuve. Elle n'a pas été déçue : le maître flamand, qui a livré une fois encore un récital sans fausse note, a fait du bon goût sa marque de fabrique. En l'espèce, l'accueil en champagne et les plateaux de jambon beurre servis au pool de photographes sont une démonstration de la délicatesse du maître des lieux.

Un peu plus tôt dans le réfectoire de la faculté de Paris-3, c'étaient des baguettes qui défilaient dans les sacs de courses du défilé Undercover. Le Japonais Jun Takashi y présentait une collection mettant en lumière le quotidien de la working girl, mère de famille, traversant la journée dans des combinaisons trompe-l'œil. On pouvait aussi y lire une certaine image de la Parisienne comme seuls les créateurs étrangers savent la raconter.

À LIRE AUSSI Quand le philosophe Emmanuel Kant débarque chez Dior et Saint Laurent

Un stage chez Dries Van Noten et Undercover

Dries van Noten, un maître flamand à paris. 
 ©  photo: Umberto Fratini / Gorunway.com
Dries van Noten, un maître flamand à paris.  © photo: Umberto Fratini / Gorunway.com
En sortant du défilé Dries Van Noten, certains se demandaient s'il était nécessaire d'assister à quelque autre présentation que ce soit. La réponse est probablement superfétatoire. Peu importe. Demeure le souvenir d'un moment de poésie pure, débuté par un gazouillis d'oiseaux qui est comme la métonymie du travail du créateur belge : un assemblage de détails qui soudain déclenche une symphonie. Ici, l'éclat d'une maille verte sur une chemise lilas portée à l'envers, ici, une veste tailleur oversize grise portée sur un rose, là un trench vieux rose et le confort d'une manière de sport couture, bottes cavalières et effets de drapé. Dries Van Noten n'est pas qu'un immense coloriste – il le démontre ici en usant peu de ces imprimés dont il est le maître. Il n'est pas qu'un grand styliste. Il fait aussi et surtout des vêtements. On pourrait dresser la liste des designers qui gagneraient à suivre un stage à Anvers pour en revenir plus riches d'inspiration, d'humilité et de compréhension du vêtement. Pour ceux préférant l'archipel nippon, on pourrait aussi les envoyer avec tout autant de bénéfices chez Undercover : la poésie y est intacte. Vive ces designers étrangers qui font briller Paris ! À quand une bourse de la Fédération de la haute couture et de la mode, cher Pascal Morand  ?

Paris entre râles et respirations

Le chic Courrèges
 ©  DR
Le chic Courrèges © DR
Respiration chez Courrèges, au Carreau du Temple, où Nicolas di Felice déclinait son vestiaire aux accents minimaliste dans un décor vivant au centre duquel le sol, en rythme avec les battements de la musique, se soulevait à la manière d'une cage thoracique en plein effort. Sa mode a du souffle dans sa manière de réinterpréter les codes de la maison et d'inventer ainsi une garde-robe qui résonne avec l'époque. À LIRE AUSSI Le diable ne s'habille pas qu'en Prada : dans les coulisses de la Fashion Week de Milan

D'autres râles se font aussi entendre à Paris : chez Dior, certains se choquaient du timbre éraillé et des gémissements de Jane Birkin sur une version revisitée de « Je t'aime moi non plus » (exit Serge Gainsbourg), qui fait office de bande-son. Et chez CFCL, on entendait déjà les halètements soutenus mariés aux notes de violon et de violoncelle lors de la performance du quatuor dirigé par la compositrice Hristina Susak. Une succession de petits souffles saccadés pour accompagner le premier défilé ayant lieu dans le cadre du calendrier officiel du Japonais Yusuke Takahashi. L'ancien disciple d'Issey Miyake, y exposait son mantra, mélange d'innovations et de traditions au travers de vêtements en maille réalisés au moyen d'outils numériques.

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaire (1)

  • king kaeo

    One avait preféré oublier l'épisode kantien par charité pour l'auteur.