Depuis l’annonce de son retour dans le monde de la médecine, Olivier Véran essuie les critiques. Ce n’est pas tant le fait qu’il renfile sa blouse qui fait couleur beaucoup d’encre, mais la spécialité qu’il a choisie.
Le 18 mars dernier, l’ancien ministre de la Santé et porte-parole du gouvernement, neurologue de formation, a indiqué qu’il allait se tourner vers la médecine esthétique. Plus de neurologie, discipline « a trop changé à ses yeux ».
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« Les gens ont le droit d’avoir un avis »
Dans les colonnes du Parisien, jeudi 21 mars 2024, Olivier Véran est revenu sur sa décision de rejoindre la Clinique des Champs-Élysées, un établissement parisien spécialisé en médecine et chirurgie esthétique. Il a défendu continuer sa vocation de médecin, mais par un autre biais.
« Les gens ont le droit d’avoir un avis. Mais quoi que je fasse, il y aurait eu des critiques », a-t-il balayé d’un revers de la main, préférant mettre en avant une autre manière « d’aider des gens à se sentir mieux dans leur peau, dans leur corps, à se réparer après une maladie ».
Augmentations mammaires, liposuccions, augmentation chirurgicale de la taille du pénis ou des fesses : à quoi vont ressembler les nouvelles missions d’Olivier Véra ? Le député de l’Isère a d’ores et déjà indiqué qu’il ne toucherait « ni à des pénis ni à des fessiers » et qu’il serait « très loin des prothèses mammaires ».
La médecin esthétique correspond aussi à traiter « une cicatrice sur le visage », un « vieillissements accéléré lié à la ménopause », une « calvitie précoce » ou encore des marques liées à l’acné.
15 % de la population adulte française qui a recours à des soins de médecine esthétique, et c’est quelque chose qui ne doit pas être dénigré.
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Feu vert de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique
Hors de question aussi de l’attaquer sur un éventuel risque déontologique ou de prise illégale d’intérêts : la Haute Autorité de transparence de la vie politique a donné son feu vert à cette reconversion.
Au regard de la nature des activités privées envisagées, qui n’impliquent pas de démarches auprès de responsables et d’agents publics, la Haute Autorité ne relève aucun risque déontologique. En conséquence, la Haute Autorité considère que le projet envisagé par Monsieur Véran est compatible avec les fonctions gouvernementales qu’il a exercées.
« Un message désastreux »
Depuis cette annonce, les critiques ont afflué concernant son changement de carrière – notamment de la part de médecins qui dénoncent un « message désastreux » et un décision « scandaleuse ».
« Quand on est neurologue, quand on sait qu’il manque des spécialistes partout, quand on connaît la crise sanitaire que l’on vit avec des patients qui mettent des mois pour obtenir des rendez-vous, on doit avoir le courage de rester dans son métier », s’est par exemple agacé mardi sur RMC Jérôme Marty.
Le président du syndicat de médecins UFML dénonçait au passage les conséquences de la politique menée par Olivier Véran, du temps où il était ministre de la Santé.
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Même son de loche pour le porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, Christophe Prudhomme. Plutôt que de se former à la médecine esthétique, [Olivier] Véran aurait pu utiliser le même temps pour se remettre à niveau dans sa spécialité », a-t-il grincé des dents depuis son compte X (ex-Twitter), le 18 mars 2024.
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