Le nouveau Véran est arrivé !
On l’entend partout annoncer qu’il projette de redevenir médecin afin «d’aider les gens à se sentir mieux dans leur peau, dans leur corps». On est content pour lui. Sauf qu’on était à mille lieues d’imaginer que l’ancien ministre de la Santé, redevenu simple député après son éviction du gouvernement, comptait troquer son job de neurologue pour une blouse de chirurgien esthétique.
C’est que l’animal politique a l’euphémisme facile. Il n’a pas son pareil pour manier cette figure de rhétorique qui consiste à dévitaliser un fait pour le rendre moins brutal, moins déplaisant, en somme moins vrai.
Brouiller les pistes
Il faut dire qu’Olivier Véran, qu’on pourrait presque rebaptiser ministre du Sars-CoV-2, tant il a œuvré pour nous convaincre de tout et n’importe quoi, est surqualifié en matière d’euphémisme. Sur le plateau de Yann Barthès, il avait pourtant annoncé ne plus vouloir faire de neurologie : «Je vais changer de cap, je vais me tourner vers une forme de médecine qui est plus dirigée vers le bien-être, le fait de se sentir bien.» Dit comme ça, ça a l’air chouette. Mais le problème avec l’euphémisme, c’est qu’il brouille les pistes. Par «bien-être» le commun des mortels entend : soins palliatifs, traitements de la douleur, médecines douces… Toutes ces pratiques qui rendent