Menu
Libération
Billet

Olivier Véran, la chirurgie esthétique et l’art de l’euphémisme, par Samira Sedira

Article réservé aux abonnés
L’ancien ministre de la Santé a annoncé reprendre des études express dans une très chic clinique à Paris pour devenir chirurgien esthétique. Dommage qu’il n’ait pas eu l’idée d’aller prêter main-forte à ses collègues de l’hôpital public.
par Samira Sedira
publié le 23 mars 2024 à 8h26

Le nouveau Véran est arrivé !

On l’entend partout annoncer qu’il projette de redevenir médecin afin «d’aider les gens à se sentir mieux dans leur peau, dans leur corps». On est content pour lui. Sauf qu’on était à mille lieues d’imaginer que l’ancien ministre de la Santé, redevenu simple député après son éviction du gouvernement, comptait troquer son job de neurologue pour une blouse de chirurgien esthétique.

C’est que l’animal politique a l’euphémisme facile. Il n’a pas son pareil pour manier cette figure de rhétorique qui consiste à dévitaliser un fait pour le rendre moins brutal, moins déplaisant, en somme moins vrai.

Brouiller les pistes

Il faut dire qu’Olivier Véran, qu’on pourrait presque rebaptiser ministre du Sars-CoV-2, tant il a œuvré pour nous convaincre de tout et n’importe quoi, est surqualifié en matière d’euphémisme. Sur le plateau de Yann Barthès, il avait pourtant annoncé ne plus vouloir faire de neurologie : «Je vais changer de cap, je vais me tourner vers une forme de médecine qui est plus dirigée vers le bien-être, le fait de se sentir bien.» Dit comme ça, ça a l’air chouette. Mais le problème avec l’euphémisme, c’est qu’il brouille les pistes. Par «bien-être» le commun des mortels entend : soins palliatifs, traitements de la douleur, médecines douces… Toutes ces pratiques qui rendent

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique