Accident mortel avec huit passagers : le conducteur roulait à 150 km/h, "pressé de rentrer chez lui"

Un jeune homme de 20 ans, poursuivi pour homicide involontaire et blessures involontaires sous l'emprise de stupéfiants, a demandé à être remis en liberté ce mardi. Il est en détention provisoire depuis novembre dernier, depuis l'accident qui a causé la mort d'un jeune homme et blessé cinq autres jeunes. Dans les Landes, le 18 novembre 2023, vers 5h30 du matin, il a perdu le contrôle de la voiture qu'il conduisait, une 207. Ils étaient neuf à l'intérieur. Lui au volant et huit passagers. L'accident s'est produit sur l'A64 dans le sens Toulouse-Bayonne, à Sorde-l'Abbaye.

Une soirée en Béarn où il avait fumé des joints

Ils avaient passé la soirée entre copains, à Pau, à fêter un anniversaire. Ils ont pris la route vers 5h du matin pour rentrer. Au volant : un jeune homme de 20 ans qui avait fumé plusieurs joints mais "pressé de rentrer chez lui" a-t-il déclaré aux enquêteurs. Il semble aussi qu'il a fermé les yeux dix secondes à cause de la fatigue.

Puis le sursaut, le jeune homme a donné un coup de volant. La 207 a percuté la glissière centrale de l'A64, a fait des tonneaux jusqu'à atterrir sur la voie en sens inverse, sur la bande d'arrêt d'urgence. D'après les premiers éléments, la voiture roulait à environ 150 km/h. Ils étaient neuf à l'intérieur, originaires du Pays Basque et des Landes. Un des jeunes qui était dans le coffre est décédé. Les autres ont été blessés, certains gravement, la colonne vertébrale touchée.

Un comportement dangereux depuis qu'il avait le permis

L'avocat général a demandé le maintien en détention provisoire, pointant du doigt une absence de prise de conscience et à cause du risque de renouvellement : "Des excès de vitesses importants et systématiques, des passagers en surnombre en voiture. Un comportement dangereux depuis qu'il a le permis. C'était une question de temps avant qu'il ait un accident. Il a causé la mort d'un homme et les blessures d'autres."

L'avocat du jeune homme, Me Guillaume Planchenault, a rappelé que son client n'était pas "désinvolte" en garde à vue mais sous le choc, et qu'il avait surtout reconnu ses torts. Quant aux "divergences de déclarations des uns et des autres" soulevées par les juges, Me Planchenault a estimé qu'"il était facile pour les passagers d'accuser le conducteur de tous les torts". La cour d'appel de Pau rendra sa décision le 8 avril prochain.