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Jeûne mortel au Kenya : de premiers corps des victimes du pasteur Mackenzie remis aux familles

Au moins 429 corps ont été découverts depuis avril 2023 dans la forêt de Shakahola. La lenteur du processus d’identification des dépouilles est dénoncée par la Commission nationale des droits humains.

Le Monde avec AFP

Publié le 26 mars 2024 à 10h49, modifié le 26 mars 2024 à 15h54

Temps de Lecture 2 min.

Exhumation des corps dans la forêt de Shakahola, dans le sud-est du Kenya, le 25 avril 2023.

Les autorités kenyanes ont commencé à restituer mardi 26 mars les corps de victimes du « massacre de la forêt de Shakahola », près d’un an après la révélation des pratiques d’une secte évangélique.

Mardi au moins quatre dépouilles ont été remises à une famille dans la ville côtière de Malindi, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). « C’est un soulagement d’avoir enfin les corps, mais c’est aussi désolant de voir qu’ils ne sont que des squelettes », a déclaré William Ponda, 32 ans, qui a perdu sa mère, son frère, sa belle-sœur et son neveu.

Quatre cent vingt-neuf corps ont été retrouvés depuis le début des fouilles, en avril 2023, à Shakahola, dans le sud-est du pays, près de la ville de Malindi, où le pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie prônait de jeûner jusqu’à la mort pour « rencontrer Jésus » avant la fin du monde, qu’il annonçait pour août 2023.

Il aura fallu près d’un an pour identifier les corps grâce à l’ADN. Francis Wanje, professeur de lycée, qui a perdu huit membres de sa famille, a déclaré que quatre d’entre eux avaient été identifiés.

La disparition de ses deux petits-enfants avait été le déclencheur de l’enquête et de la découverte des corps à Shakahola. « Nous pensions que le gouvernement pourrait nous aider pour l’enterrement, mais nous avons dû tout organiser nous-mêmes. Payer quatre funérailles n’est pas une chose facile », a-t-il regretté.

Enfants morts étranglés, battus ou étouffés

Chauffeur de taxi avant de s’autoproclamer pasteur, Paul Nthenge Mackenzie est en détention depuis le 14 avril, au lendemain de la découverte des premières victimes dans la forêt de Shakahola, où se réunissait son « Eglise internationale de Bonne Nouvelle ».

Les recherches menées dans cette vaste zone de bush de la côte kényane ont depuis permis de découvrir 429 corps dans des tombes ou des fosses communes, des décès qui se sont étalés sur plusieurs années. Au moins 35 autres charniers ont été identifiés et de nouvelles exhumations qui devraient bientôt commencer pourraient alourdir le bilan.

Les autopsies ont révélé que la majorité des victimes sont mortes de faim. Mais certaines, dont des enfants, ont été étranglées, battues ou étouffées. Les familles des victimes ont dû attendre presque un an, en raison notamment des retards dans les profilages ADN faute de réactifs et d’équipement.

La Commission nationale des droits humains du Kenya (KNCHR), un organisme officiel mais indépendant, a déploré la semaine dernière la lenteur du processus et accusé les autorités de retenir les résultats pour des raisons de sécurité. « Cela retarde non seulement la justice, mais viole également leurs droits culturels, en vertu de l’article 44 de la Constitution, d’enterrer leurs proches d’une manière culturellement acceptable et digne, a déclaré la KNCHR dans un rapport. Les gens sont anxieux et ont besoin de mettre un terme à cette affaire. »

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Paul Nthenge Mackenzie, en détention depuis le 14 avril 2023, est notamment poursuivi pour « terrorisme », « torture » et « cruauté » sur enfants.

Le Monde avec AFP

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