Après le redressement judiciaire d'Ascometal, "le temps est compté" disent les syndicats en Moselle

"Il y a une anxiété et une angoisse", déplore Alain Hilbold, délégué CFDT à Ascometal Hagondange. Le groupe sidérurgique, qui emploie près de 600 personnes sur le site d'Hagondange, a été placé en redressement judiciaire, mercredi 27 mars, par le tribunal de commerce de Strasbourg. "L'onde de choc s'est propagée sur l'ensemble des sites", assure-t-il. Des discussions étaient en cours, depuis fin 2023, avec le groupe italien Acciaierie Venete, pour reprendre trois sites à la société Swiss Steel. Mais le potentiel repreneur s'est finalement retiré.

C'est le troisième redressement judiciaire du groupe sidérurgique depuis dix ans. "On se retrouve à la case départ, on repart à zéro", regrette Alain Hilbold. "La CFDT a fait le choix de continuer à travailler avec nos réseaux, avec nos directions locales et notre direction générale, pour trouver un potentiel repreneur qui arriverait à sauver la situation." Un comité social et économique (CSE) extraordinaire est prévu mardi 2 avril, pour faire le point entre l'administrateur judiciaire et les salariés.

"On n'est pas encore mis dehors"

Mais pour les syndicats, "le temps est compté", affirme le délégué CFDT. "Le niveau de trésorerie pourrait permettre d'avoir une activité sur une durée de trois mois, donc jusqu'à fin juin, mais au-delà on ne sait pas. Aujourd'hui, on n'est pas encore mis dehors, mais la question restera posée si personne ne se manifeste dans les prochaines semaines."

Alain Hilbold tient à rappeler qu'Ascometal "reste sur une filière décarbonée avec des aciers spéciaux reconnus en France, en Europe et dans le monde. Donc on a bon espoir qu'un potentiel repreneur se manifeste." Ascometal emploie 1.400 salariés sur cinq sites en France, dont près de 600 à Hagondange et 70 à Custines, près de Nancy.