Présidentielle : l'extrême droite menace la conférence du candidat Anasse Kazib à Paris

Le candidat d'extrême gauche révolutionnaire Anasse Kazib doit tenir une conférence à La Sorbonne, mercredi 9 février 2022. Un événement menacé par l'extrême droite.

Anasse Kazib est le candidat du Courant communiste révolutionnaire-Révolution permanente, à l'élection présidentielle de 2022.
Anasse Kazib est le candidat du Courant communiste révolutionnaire-Révolution permanente, à l’élection présidentielle de 2022. (©Cyrille Choupas)
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Les réseaux d’extrême droite se mobilisent, depuis plusieurs jours, contre la présence à La Sorbonne Paris 1 d’Anasse Kazib, candidat d’extrême gauche à la présidentielle. Les militants, à l’origine d’un appel à l’empêcher d’accéder à l’université mercredi 9 février 2022, sont membres du groupe Les Natifs, résurgence de Génération Identitaire.

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Conférence d’Anasse Kazib organisée par une association étudiante

Cheminot figure de la mobilisation syndicale contre la réforme des retraites, Anasse Kazib s’est porté candidat à l’élection présidentielle sous l’étiquette Révolution permanente. Le candidat d’extrême gauche doit intervenir à l’université Paris 1 de La Sorbonne, lors d’un événement organisé par l’association étudiante Le Poing Levé, soutien du candidat. Rien d’inhabituel : en janvier, Yannick Jadot (EELV) s’exprimait devant des étudiants.

Mais depuis début février, la venue d’Anasse Kazib suscite une vive opposition. D’abord du syndicat étudiant UNI, dont le délégué national a dénoncé auprès du Figaro la posture « anti France » qu’aurait adopté le candidat en ne souhaitant pas de drapeau tricolore lors de ses meetings. Une réalité historique, l’extrême gauche se vouant au drapeau rouge, celui de La Commune, en « chantant l’Internationale, pas La Marseillaise », marque son équipe.

« Campagne raciste » avec des affichages autour de La Sorbonne

Cette opposition, très politique, a pris une autre ampleur avec la campagne menée par les membres du groupe Les Natifs. Avec une série de collages devant La Sorbonne et dans les rues du Quartier latin, ils ont attaqué le candidat, le disant « 0 % Français, 100 % wokiste, 100 % islamiste ». Anasse Kazib a estimé qu’il s’agissait d’une « campagne raciste ».

Une campagne à nouveau amplifiée par la publication d’une vidéo montrant le militant d’extrême droite Étienne Cormier face à La Sorbonne, affirmant que « les islamistes n’ont pas leur place dans nos universités ni nulle par ailleurs dans notre pays ». Ce militant n’est pas un inconnu dans la galaxie des groupes d’extrême droite et fasciste : porte-parole du groupe dissous Génération Identitaire, il a été actif dans la promotion des renaissances locales du mouvement, Natifs à Paris ou Remparts à Lyon

L’accusation « d’islamisme » qui est répétée n’est étayée par aucun argument. Au Point, Anasse Kazib a assuré vouloir « lutter farouchement contre toutes formes d’islamisme ou de terrorisme », expliquant que son mouvement marxiste est « athée et laïque ».

Mobilisation contre les menaces d’empêchement de la conférence

Le bras de fer s’est poursuivi mercredi par réseaux sociaux et affiches interposés, les organisateurs de la conférence du candidat ayant recollé leurs affiches sur celles des Natifs. Le candidat appelle à la mobilisation de ses soutiens – nombreux depuis les premières menaces reçues – devant La Sorbonne à 18h30, juste avant la conférence prévue à 19 heures. Le candidat a publié un message affirmant qu’il « ne rentrera pas dans l’université ».

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Le candidat souhaite assurer la tenue de l’événement, qui n’a pas été remise en cause pour l’heure. Toutefois, elle devrait avoir lieu dans un contexte tendu, malgré le souhait de La Sorbonne d’un « débat public éclairé, pluraliste et apaisé » dans un lieu répondant à « sa mission de service public d’éducation et de formation ».

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