Tom Dumoulin a donc choisi de prendre davantage soin de lui dans les mois qui arrivent. Une pause pendant laquelle tout le monde lui souhaite de retrouver la sérénité qu’il semble avoir perdue. Le Néerlandais décidera ensuite s’il reprendra sa carrière. Pour Christophe Detilloux, directeur sportif chez Bingoal-Wallonie Bruxelles, un éventuel retour à la compétition sera dur à négocier.
"Je m’interroge vraiment sur le plaisir que les coureurs prennent encore sur le vélo avec une préparation aussi sévère entre le calcul des Watts et la diététique stricte. Arrêter un an à 30 ans, ça lui demandera de refaire trois fois le travail. C’est étonnant car il avait fait le plus dur, il a passé la préparation hivernale qui n’est jamais le meilleur moment de la saison. On est à 15 jours des courses."
Gérard Bulens estime, lui, que Dumoulin est physiquement en mesure de revenir. "Il a déjà vécu une longue interruption à cause de sa blessure. Quand il est revenu, il a presté à un très haut niveau quoi qu’on en dise. La vraie question n’est pas s’il va revenir à son niveau mais plutôt s’il va revenir tout court."
Deux avis parfaitement résumés par Cédric Vasseur, manager de l’équipe Cofidis. "Il est vrai que le cyclisme est devenu un sport plus exigeant physiquement et donc psychologiquement. Il faut être capable chaque année de faire de gros sacrifices face à de nouveaux et jeunes coureurs toujours plus motivés. Quand vous avez déjà bien gagné votre vie il est possible que certains aient envie d’autre chose. Seul Tom Dumoulin connaît les raisons de cette décision surprenante mais il faut respecter son choix et saluer son honnêteté vis-à-vis de son employeur. Si Dumoulin a des envies de revenir dans le circuit plus tard, faire un break a 30 ans est un gros handicap. Mais quand on est talentueux, travailleur et motivé on peut réussir à revenir. La seule question c’est de savoir si le ressort n’est pas définitivement cassé…"