La Belgique au Mipim : "Cela devient vraiment cher d’avoir une présence au salon"
Libre Immo | Le dossier. Cette année, le Pavillon belge fêtait ses dix ans d'existence au Mipim, le salon international des professionnels de l’immobilier.
- Publié le 21-03-2024 à 11h27
Cette année, le Pavillon belge fêtait ses dix ans d'existence. Camp de base de la délégation noir-jaune-rouge à Cannes, Surreal Estate - son nom officiel qui rappelle le surréaliseme à la belge - occupe l'Espace Debussy au sein du Palais des Festivals, jouissant de deux terrasses extérieures (dont une grande sur les toits, offrant une jolie vue sur le port et la vieille ville) et de sa propre entrée. Le premier contrat avec RX France, organisateur du Mipim, a été signé à temps pour l'édition 2014. Depuis lors, il a été renouvelé deux fois. "L'accord qui nous lie actuellement court jusqu'en 2026", précise Françoise Catherine, Senior Associate Public Affairs en charge des événements spéciaux au sein de l'Awex (Agence wallonne à l'exportation), qui chapeaute les opérations avec Hub.brussels (agence bruxelloise pour l'entrepreneuriat). Après, nul ne sait encore ce qu'il en sera.
En dernière minute
Car cette édition 2024 n'a pas été de tout repos pour l'équipe en charge du Pavillon. "À cause de bugs informatiques liés au lancement d'une nouvelle plateforme d'accréditation mise en place par RX, la recherche de partenaires et de co-exposants a pris du retard", déplore Françoise Catherine. Et ce, d'autant que les candidats ne se sont pas bousculés au portillon. "Les gens étaient hésitants. Beaucoup ont attendu la dernière minute pour se décider. Là où, par le passé, ils prenaient trois ou quatre entrées au salon pour leur team, ils en ont pris une, tout au plus deux." Non pas que les entreprises ont envoyé moins de monde à Cannes, mais elles ont favorisé les contacts et événements en dehors du Palais afin de réduire les coûts. "Il y a eu moins de monde dans le Pavillon, confirme-t-elle. Par contre, ceux qui y ont gravité ont multiplié les rendez-vous d'affaires. L'ambiance était plus studieuse que les autres années."
La construction en crise
Au total, l'Awex a réuni 70 partenaires et 18 co-exposants, accusant une légère baisse de participation par rapport aux autres années. "La crise de la construction est passée par là", observe la chargée des relations publiques, pointant l'aspect financier comme principale cause de désistement. "Cela devient vraiment cher d'avoir une présence au salon." Chaque mètre carré d'exposition coûte 700 euros au duo formé par l'Awex et Hub.brussels. Or, l'Espace Debussy en compte… 845. Et il faut encore ajouter les frais d'aménagement des stands wallon et bruxellois, la location du mobilier, le coût de fonctionnement du bar et la grande terrasse sur le toit dont la location se monte, à elle seule, à 44 000 euros. Résultat ? Sans le soutien des entreprises et des porteurs de projets belges et, plus généralement, de l'ensemble de la délégation belge puisque le flux des visiteurs transitant par l'Espace Debussy se monnaie auprès de RX France, c'est potentiellement la fin de l'aventure pavillonnaire pour la Belgique au Mipim. "Nous avons eu une grande réunion avec les organisateurs pendant le salon, prévient Françoise Catherine. On leur a fait part de notre mécontentement et ils nous ont assuré qu'en 2025, le marché belge serait l'un de leurs marchés prioritaires."
"En ce qui concerne l'Awex, les co-exposants - dont près d'un tiers sont des sociétés flamandes portant des projets en Wallonie - bénéficient d'un accès à toutes les facilités du Pavillon et d'une belle visibilité sur le stand wallon"
Visibilité et avantages
En attendant, l'équipe bruxello-wallonne ne ménage pas ses efforts pour valoriser le Pavillon et mettre à l'avant de la scène celles et ceux qui y ont investi. "En ce qui concerne l'Awex, les co-exposants - dont près d'un tiers sont des sociétés flamandes portant des projets en Wallonie - bénéficient d'un accès à toutes les facilités du Pavillon (bar, cocktail des Belges, accès à la terrasse…) et d'une belle visibilité sur le stand wallon (logo, photos, vidéos…) comme sur le site Internet Surreal-estate.be (jusqu'à sept projets présentés), liste Françoise Catherine. Ils ont aussi la possibilité d'organiser des conférences et profitent d'accréditations à tarif réduit." Les partenaires jouissent, eux aussi, d'une visibilité sur le stand wallon et de divers avantages.
Depuis 2023, l'Awex propose, par ailleurs, aux entreprises intéressées des lunchs servis par tables de six personnes sur le roof top du Pavillon. "C'est le chef bruxellois Sébastien Hayot (Mmmmh !) qui est aux fourneaux et l'initiative a rapidement affiché complet", se réjouit-elle.