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M. Louis Madelin et Fouché

Par ROBERT COIPLET.

Publié le 16 février 1946 à 00h00, modifié le 16 février 1946 à 00h00

Temps de Lecture 2 min.

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En 1901, M. Louis Madelin publia une monographie de Fauché, qui était sa thèse de doctorat. Il y avait travaillé dix ans. Applaudie en général, elle fit grincer les dents de quelques-uns. Entre plusieurs autres, Émile Faguet se déclara démoralisé, parce que M. Madelin n'avait pas suivi la tradition qui voulait alors que l'on accolât au nom de Fouché les épithètes les plus désagréables. Ces réserves n'empêchèrent pas l'ouvrage de devenir classique et, bientôt, introuvable, jusqu'à sa réédition en 1941.

Ces jours-ci, M. Madelin vient de publier une édition nouvelle des Mémoires de Fouché (1), dont l'intérêt réside surtout dans la préface qu'il y a jointe. " En 1891, nous dit-il à peu près, j'avais lu les mémoires de Fouché et décidé de ne pas les utiliser dans mon travail, car leur authenticité était mise en doute. Et puis, quand j'ai eu, pendant dix ans, vécu dans la familiarité de Fouché, lu ses lettres et ses papiers, j'ai dû reconnaître que lettres, papiers et mémoires étaient du même style. " À dire vrai, l'aveu apparaissait déjà dans la préface du Fouché (2) de 1901.

Ces comparaisons, après tant d'années entre lesquelles un écrivain a eu le temps d'inscrire, toute son œuvre et son expérience, ont la valeur d'une leçon. On ne les fait peut-être pas assez ; il est vrai que l'on n'en a pas souvent l'occasion. Le Fouché de 1901 était un ouvrage compact, peut-être encore un peu scolaire, comme ceux dont Albert Sorel et Albert Vandal avaient donné les modèles. Il faut le rapprocher du Talleyrand (3) que M. Madelin a donné il y a deux ans pour comprendre ce qui fait la maîtrise. Il y a quelque part un personnage d'Anatole France (c'est un étudiant qui parle avec un camarade sur la terrasse du Luxembourg) ; ce jeune homme reproche vivement à Michelet le ton de ses derniers volumes, où il ne prend plus la peine d'exposer ses raisons. Ce n'est pas que M. Madelin en soit là ; le Talleyrand est au contraire un chef-d'œuvre en son genre. C'est pour essayer de suivre le tracé d'un esprit qui, de plus en plus, se borne à l'essentiel. Un essentiel dont il faut connaître les secrets si l'on veut qu'il les contienne. Les livres qu'on lit tous les jours ne prêtent pas tous à ces réflexions. C'est le moins qu'on le fasse quand le plaisir en est donné.

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