Avant et après restauration de cours d’eau : visites à Saint-Ganton et La Chapelle-de-Brain samedi 23 mars

Eaux & Vilaine organise samedi 23 mars la découverte de chantiers de rénovations de cours d'eau, l'un à venir, l'autre réalisé il y a deux ans, où la nature a reprises ses droits.

Gabriel Zerr, technicien milieux aquatiques d’Eax & Vilaine devant des méandres restaurés du Sauvers, à La Chapelle-de-Brain, en aval du bourg de Brain-sur-Vilaine.
Gabriel Zerr, technicien milieux aquatiques d’Eax & Vilaine devant des méandres restaurés du Sauvers, à La Chapelle-de-Brain, en aval du bourg de Brain-sur-Vilaine. (©Les Infos du Pays de Redon / Gwenaël Merret)
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À la faveur de la Journée mondiale de l’eau, Eaux & Vilaine organise samedi 23 mars 2024 deux visites de terrain. La première à 10 h à Saint-Ganton, où un chantier de rénovation de cours d’eau est projeté. La seconde dans la foulée à La Chapelle-de-Brain, deux ans après un chantier équivalent.

Les travaux de remembrement ont permis d’agrandir les parcelles agricoles et de supprimer le bocage parfois très serré à l’utilisation des engins agricoles. Ils ont aussi conduit à recalibrer des cours d’eau, combler des méandres serpentant en fond de vallée au profit de linéaires à flanc de colline permettant d’évacuer rapidement l’eau.

Aujourd’hui, seuls 3 % des masses d’eau présentes en Ille-et-Vilaine sont en bon état écologique. La sécheresse de l’été 2022 a sonné l’alerte sur les masses d’eau. La Directive-cadre sur l’eau européenne impose d’atteindre le bon état écologique des masses d’eau. En conséquence, l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Eaux & Vilaine mène des chantiers de restauration du bocage, de plantations de haies bocagères, d’accompagnement à l’évolution des pratiques agricoles, de restauration de zones humides et de lits majeurs de cours d’eau pour qu’ils puissent à nouveau jouer leur rôle d’éponge, se gorgeant d’eau l’hiver, restituant l’eau à la rivière en période d’étiage. Ainsi que la réhabilitation de cours d’eau.

La Belle-Perche à Saint-Ganton

C’est dans cet optique que l’équipe de l’Unité de gestion Vilaine aval d’Eaux & Vilaine, qui va de Billiers sur la côte jusqu’à Saint-Ganton et Langon, propose samedi 23 mars de visiter deux cours d’eau, avant et après travaux réhabilitation. Le point de rendez-vous est donné à 10 h à Saint-Ganton au chevet de la Belle-Perche, à la sortie du bourg en direction de Langon. Ce cours d’eau a été déplacé et reprofilé au moment du remembrement. Il a été déconnecté de sa nappe d’origine. Eaux & Vilaine a mené une première phase de concertation avec les propriétaires des parcelles concernées. Les travaux qui seront pris en charge par l’EPTB ne peuvent se faire que sur la base du volontariat des propriétaires.

La visite permettra de se rendre compte du potentiel paysager, écologique et biologique de la Belle-Perche. Les visiteurs s’en rendront d’autant plus compte en poursuivant la visite à La Chapelle-de-Brain au chevet de portions du Sauvers, ou ruisseau des Moulins-Neufs, dont trois portions ont été réhabilitées sur un total d’un kilomètre il y a deux ans.

Le Sauvers à La Chapelle-de-Brain

« Le Sauvers avait été recalibré au moment du remembrement, avec un gabarit rectiligne trop large et profond », explique Gabriel Zerr, technicien milieux aquatiques d’Eaux et Vilaine. « Cette rectitude accélérait l’écoulement de l’eau, ne freinait pas le lessivage de terres nues en cas de forte pluie. En cas d’embâcle à un endroit, l’écoulement de l’eau devenait violent quand il sautait. »

« Nous faisons de l’archéologie »

Comment Eaux & Vilaine restaure les cours d’eau ? « Nous faisons de l’archéologie », poursuit le technicien. « L’idéal est de rétablir le cours d’eau dans son emplacement naturel. » Fini le temps où les chantiers consistaient à creuser des méandres et y déposer un lit de pierres de carrière. Les techniciens d’Eaux & Vilaine commencent par consulter le cadastre napoléonien de 1820 « ou celui de 1845. Les géomètres de l’époque étaient très bons ». Sur le terrain, les techniciens repèrent par des piquets le lit ancien d’après l’ancien cadastre. « Puis la pelleteuse effectue un sondage, une tranchée sur 50 cm à 1 m de profondeur jusqu’à retrouver des sédiments fins, roulés, qui constituaient le fond de l’ancien lit. L’engin creuse alors » avec parcimonie, « sans rien enlever » du fond ancien. « La progression n’est pas toujours rapide. Et nous rebouchons quand nous allons trop loin. »

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La terre ainsi enlevée sert à combler les linéaires recalibrés lors du remembrement.

Certes, faire travailler une tractopelle laisse des traces. « Mais nous essayons de laisser le terrain aussi propre que possible. »

Retour à la vie

Au bout d’un an ou deux, le cours d’eau reméandré reprend alors vie. « Le radier bouge d’une année sur l’autre. Des fosses se créent en bout de virage. » Et, surtout, « la vie biologique évolue. On voit les espèces recoloniser les espaces. D’abord des nano-invertébrés, des insectes des cailloux. Leur retour indique que la nature reprend ses droits. Les restaurations aboutissent peu à peu à l’apparition de nouveaux équilibres naturels ». Et la biodiversité regagne du terrain.

Le chantier de restauration du Sauvers a été financé à 80 % par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, le Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine et 20 % par Redon agglomération, Arc Sud Bretagne, Questembert communauté et Golfe du Morbihan communauté.

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