Génération identitaire : l'Aixois Jérémie Piano faisait partie des militants d'ultradroite en garde à vue

Par L.D'A.

Manifestation de Génération identitaire à Paris en novembre 2019 contre l'islamisme_1

Manifestation de Génération identitaire à Paris en novembre 2019 contre l'islamisme.

Photo - AFP/Archives - Philippe LOPEZ

Marseille

Ancien porte-parole de Génération identitaire, il a été entendu comme quatorze autres identitaires dans le cadre d’une procédure ouverte pour reconstitution d’un groupement dissous.

En sortant de 36 heures de garde à vue, Jérémie Piano, fidèle à ses postures d’insurgé, a pris la pose pour ses réseaux sociaux, le poing serré, une caserne de gendarmerie en arrière-plan. "En rentrant du meeting de Reconquête à Paris, j’ai eu la mauvaise surprise d’être arrêté, perquisitionné et interrogé à la demande de Darmanin pour "reconstitution de ligue dissoute" car ancien GI", a légendé l’identitaire Aixois sur son fil X (ex-Twitter).

Comme 15 autres anciens membres de Génération identitaire (GI), également interpellés puis relâchés, celui qui fut porte-parole de ce groupe d’ultradroite est soupçonné d’avoir remonté illégalement, en sous-main, une structure jumelle. Baptisée Argos, cette dernière aurait des objectifs "proches" de GI, a relevé le parquet, qui précise que les investigations se poursuivent dans le cadre de l’enquête préliminaire.

Sur son site, Argos se vante de "défendre civilisation multimillénaire, mutilée par des décennies de délires progressistes, d’amnésie forcée et de soumission aux autres civilisations". Sur Telegram, des fidèles de cette mouvance avaient annoncé, en début de semaine, que "plusieurs patriotes de l’association de soutien aux lanceurs d’alerte (ASLA)" - une autre association née de la dissolution de Génération identitaire - avaient "été placés en garde à vue". "Des perquisitions ont eu lieu ce (mardi) matin dans toute la France chez ceux qui ont osé résister", avaient déploré ces militants.

DU FN à Zemmour

En mars 2021, Génération identitaire avait été radié sur demande du ministère de l’Intérieur après plusieurs actions violentes, à l’instar de l’invasion coup-de-poing du local marseillais de l’ONG Sos Méditerranée, qui avait donné lieu, en octobre de cette même année, à un procès et à la condamnation de 23 adhérents de GI, dont Jérémie Piano. Âgé de 28 ans, celui qui se présente comme entrepreneur dans le numérique, agent immobilier à ses heures avait déjà été doublement condamné pour "incitation" et "provocation à la haine raciale", notamment pour une campagne d’affichage xénophobe sauvage sur les panneaux d’Aix.

Figure de l’ultradroite provençale, Jérémie Piano a toujours gardé, en plus de son activisme militant, un pied dans la politique : il a été candidat aux dernières législatives dans les Bouches-du-Rhône sous la bannière d’Éric Zemmour. Par le passé, il s’était déjà présenté dans le pays aixois sous l’étiquette du Front national (RN).