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Un concentré d'histoire et de virtuosité. Colin Peter Field a fait les belles heures du bar Hemingway du Ritz et a été élu « meilleur barman du monde » par le magazine Forbes en 1997, 2001 et 2004. Il se distingue par son envie de créer des moments uniques à chaque client : « Je n'utilise pas de doseur parce que je fais mon cocktail sur mesure, je le fais pour la personne devant moi », explique le barman avec son accent britannique.
Aujourd'hui, il est devenu, à 62 ans, l'hôte régulier du bar de la Maison Proust à Paris chaque vendredi soir. Le rencontrer, c'est découvrir un monde d'anecdotes, de mémoire autant que de goût. Christie's France proposera d'ailleurs lors de la vente Collections, du 29 février au 13 mars, une trentaine d'objets de sa collection personnelle, qui ont fait l'identité du bar Hemingway du Ritz Paris.
Pour Le Point, il dévoile les secrets du French 75, cocktail qui est devenu populaire dès les années 1930. L'histoire du French 75 est ancrée dans le passé. C'est Harry MacElhone, barman au Harry's New York Bar de Paris, qui lui a donné ce nom, en référence au puissant canon français de 75 mm.
Le canon 75 mm et l'affaire Dreyfus
À partir de 1880, les artilleurs européens cherchent des moyens de contrôler le recul des canons. En France, le lieutenant-colonel Deport et le capitaine Sainte-Claire Deville mettent au point le canon de 75 mm, entré en service en 1897. Première pièce d'artillerie à compenser le recul lors du tir. Le « 75 » était précis, mobile et pouvait tirer jusqu'à vingt coups par minute. Cette avancée technologique a profondément modifié la fabrication et l'utilisation de l'artillerie, même jusqu'à nos jours.
Cette innovation majeure devait rester secrète, d'où une vaste opération de désinformation lancée par le commandement français pour brouiller les pistes de l'ennemi, opération qui a été le contexte de l'affaire Dreyfus, le capitaine accusé à tort d'avoir divulgué des informations confidentielles à l'ennemi.
Qui est le véritable créateur du French 75 ?
Revenons aux origines de ce cocktail. Henri Tépé, barman du Henry's bar à Paris, aurait été le premier à utiliser le nom « 75 » pour baptiser l'un de ses cocktails. Plus tard, en 1926, c'est Harry MacElhone, également créateur du cocktail Sidecar, du célèbre Harry's New York Bar, qui aurait nommé « French 75 » un cocktail à base de gin, de citron, d'une touche de sucre et de champagne, tout en reconnaissant ne pas en être le créateur. Une simplicité apparente, mais une préparation de main de maître, à retrouver dans notre vidéo.