Maximilien Sorre - Définition

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Introduction

Maximilien Joseph Sorre, dit Max. Sorre, est un géographe français, né le 16 juillet 1880 à Rennes et décédé le 10 août 1962 à Messigny. Ses travaux ont essentiellement traité de géographie biologique et humaine.

Biographie

Vie privée

Maximilien Sorre est le fils de Joseph François Sorre, employé des chemins de fer, et de Louise de Cordey. Sa famille est originaire de la région des Marais de Dol, en Bretagne. Il s'est marié en 1911 à Marguerite Soulas, jeune Montpelliéraine, avec qui il a eu un enfant, Maurice. Il a habité au 72 rue Meurein à Lille, puis au 28 rue Guynemer dans le 6e arrondissement de Paris.

Cursus universitaire

Il obtient son brevet supérieur en juillet 1898 puis intègre l'École normale supérieure de Saint-Cloud l'année suivante dans la section Lettres, devenant ensuite professeur des Écoles normales (Ordre des Lettres) en juillet 1901. Licencié ès Lettres (Histoire) en juin 1911, il est ensuite Docteur ès Lettres le 31 mai 1913 à l'Université de Paris.

Sa thèse principale de doctorat d'État ès Lettres est intitulée Les Pyrénées méditerranéennes : étude de géographie biologique, sous la direction de Paul Vidal de La Blache. Sa thèse complémentaire est titrée Étude critique des sources de l’histoire de la viticulture et du commerce des vins et eaux-de-vie en Bas-Languedoc au XVIIIe siècle. Le jury de sa thèse est constitué de Paul Vidal de La Blache, Charles Flahault et Emmanuel de Martonne.

Carrière

Disciple de Paul Vidal de La Blache, il débute sa carrière dans l’enseignement primaire comme élève maître à l’Ecole normale de Rennes, puis élève professeur à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud dont il est issu (promotion 1899). De 1901 à 1914, il enseigne dans les Ecoles normales d'Instituteurs. Pour son premier poste il est nommé non loin de ses terres natales, à la Roche-sur-Yon (de 1901 à 1902). C’est à cette période qu’il fait connaissance avec Emmanuel de Martonne (1873-1955) à la Faculté des Lettres de Rennes où il suit ses cours. Après son service militaire effectué de 1902 à 1903, il est ensuite nommé à Perpignan (du 1er octobre 1903 au 26 décembre 1903), puis à Montpellier (du 26 décembre 1903 au 18 septembre 1919). Mobilisé en août 1914 comme Lieutenant au sein du 281e Régiment d'Infanterie de Montpellier, il part pour le Front où il est grièvement blessé à l’automne 1915 lors de la seconde offensive de l'Artois. Il subit plusieurs interventions chirurgicales douloureuses, puis transféré dans plusieurs hôpitaux militaires pendant deux ans. Décoré de la Croix de Guerre 1914-1918 (juin et octobre 1915) et de la Légion d’honneur (octobre 1915) sur son lit d’hôpital, il est démobilisé et intègre l’enseignement supérieur d’abord comme chargé de cours à la Faculté des Lettres de Grenoble (du 22 mars 1917 au 31 juillet 1917), puis à la Faculté de Bordeaux (du 31 juillet 1917 au 18 septembre 1919) pour suppléer dans sa chaire le Professeur Paul Caména d'Almeida (1865-1943). Affecté comme Professeur à l’École Primaire Supérieure de Toulouse, il réintègre temporairement le premier degré pour assurer la rentrée scolaire (du 18 septembre 1919 au 1er novembre 1919). Après l’armistice de 1918, les autorités politiques et universitaires françaises confèrent à l’Université de Strasbourg une mission à la fois culturelle et diplomatique : d’une part contribuer à la réintégration de l’Alsace et de la Lorraine au territoire français et d’autre part diffuser la culture française dans cet espace frontalier alsacien annexé par les Allemands depuis 1870. Ainsi, le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts nomme Max. Sorre comme Maître de conférences à la Faculté des Lettres de Strasbourg (du 1er novembre 1919 au 24 décembre 1919) pour développer et réorganiser l’Institut de Géographie avec Henri Baulig (1877-1962) déjà en poste depuis avril 1919. Si l’Université de Strasbourg bénéficie d’efforts substantiels pour se reconstruire après 48 ans d’Annexion, les autres universités françaises doivent également faire face à l’après-guerre et poursuivre leurs enseignements. Dans ce contexte d’instabilité relative, Max. Sorre est alors réaffecté à Bordeaux comme suppléant de la chaire de géographie occupée précédemment par Henri Lorin pour enseigner la géographie coloniale (du 24 décembre 1919 au 1er novembre 1922).

Après cette période d'intense mobilité entre 1917 et 1922, Max. Sorre connaît une plus longue stabilité dans les chaires qu'il occupe par la suite lui permettant d'asseoir son influence tant universitaire qu'administrative et de prendre de lourdes responsabilités institutionnelles et associatives. Il est nommé Maître de conférences le 1er novembre 1922 à la Faculté des Lettres de Lille où il assure essentiellement un cours de géographie régionale et devient titulaire sans chaire le 1er novembre 1924. Bien que le titre de Professeur lui soit conféré à partir du 1er novembre 1923 (décret ministériel du 22 juin 1923), il n’obtient sa nomination comme Professeur titulaire de la chaire de géographie régionale qu’à partir du 1er février 1925 créée grâce à un important subside du Conseil général du Nord. Parallèlement, il est également chargé d’un cours hebdomadaire à l’École supérieure de commerce de Lille et chargé de conférences à l’Institut commercial de l’Université de Lille.

Durant les neuf années passées à la Faculté des Lettres de Lille (1922-1931) à la direction de l’Institut de Géographie, il s’investit pleinement et décide comme ses prédécesseurs de s’installer non loin de la Faculté des Lettres (Edouard Ardaillon rue de Lens ; Albert Demangeon rue Denis Godefroy ; Antoine Vacher rue Kulhman ; Max. Sorre au 72 rue Meurein ; Roger Dion rue Solférino). Ces géographes s’enracinent également dans le tissu associatif régional et deviennent tous membres actifs de la Société de Géographie de Lille fondée en 1880. Dès son arrivée en 1922, Max. Sorre accepte de prendre de lourdes responsabilités administratives en devenant Secrétaire général de la Société de Géographie de Lille de 1923 à 1929. Il devient doyen de la Faculté des Lettres de Lille le 20 janvier 1929 (arrêté ministériel du 4 mars 1929) en remplacement de Georges Lefèvre (1862-1929), Professeur de philosophie, qui a assuré cette fonction de doyen de 1906 à 1929. Son décanat de la Faculté des Lettres de janvier 1929 à octobre 1931 le conduit à assumer d’autres fonctions administratives de 1931 à 1940 l’éloignant temporairement de l’enseignement universitaire. Il est nommé recteur de l’Académie de Clermont-Ferrand le 20 octobre 1931, d’Aix-Marseille en août 1934, nommé directeur de l’enseignement du premier degré et de l'éducation post-scolaire au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts à partir du 2 juin 1937. Un décret du gouvernement de Vichy du 29 juillet 1940 le relève de ses fonctions et le replace autoritairement dans le cadre des facultés. Il est alors nommé à sa demande à la Faculté des Lettres de Montpellier dans la chaire laissée libre par le décès du Professeur Jules Sion, mais simultanément Max. Sorre est élu par ses collègues de Paris en octobre 1940. Professeur à la chaire de géographie humaine de la Sorbonne laissée vacante par la disparition d’Albert Demangeon. Il s'installe à l'Institut de Géographie de Paris pour finir sa brillante carrière. Il ne sera nommé qu'en mars 1941 et ne quittera plus sa chaire en refusant de réintégrer à la Libération la Haute Administration en 1945. Un décret du Gouvernement Provisoire de la République Française ayant abaissé l'âge de la retraite des Professeurs de Faculté à 67 ans, Max. Sorre doit libérer sa chaire en octobre 1948. Admis à la retraite en 1948, il devient Professeur honoraire à partir de 1950 mais continue cependant d’exercer de nombreuses responsabilités nationales et internationales.

Responsabilités

  • Secrétaire général adjoint de la Société languedocienne de géographie (1906-1914)
  • Secrétaire général de la Société de géographie de Lille (1923-1929)
  • Doyen de la Faculté des Lettres de Lille (1929-1931)
  • Vice-président (1947-1953) puis président (1953-1961) du Comité national français de géographie (CNFG)
  • Vice-président (1952-1960) de l'Union géographique internationale (UGI)
  • Membre correspondant de plusieurs sociétés de géographie étrangères
  • Vice-président de l'Association de géographes français (AGF)
  • Membre du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS)
  • Animateur de la Société de biogéographie (Muséum national d'histoire naturelle)
  • Directeur des Annales de Géographie
  • Président (1952-1956) simultanément de la Commission de géographie humaine et de la Commission de biogéographie du CNFG. Jusqu'à la fin des années 1950, seuls les membres du bureau du Comité national pouvaient être président de commission.
  • Directeur du Centre d’études sociologiques (CNRS) de 1951 à 1956.
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