La guerre dure jusqu'à ce que les dirigeants de l'Etat français ouvrent des négociations avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne et reconnaissent le droit du peuple algérien à l'autodétermination et à l'indépendance, le 5 juillet 1962, 132 ans jour pour jour après la prise d'Alger en 1830. Le 3 juillet 1962, trois mois après les accords d'Evian et deux jours après le référendum d'autodétermination du 1er juillet en Algérie, le président de Gaulle annonce officiellement la reconnaissance par la France de l'indépendance de l'Algérie, et un échange de lettres entre lui et le président de l'Exécutif Provisoire constate le transfert de souveraineté. L'Exécutif Provisoire était un organisme mis en place par les accords d'Evian et chargé d'assurer la direction du pays pendant la période de transition entre le cessez-le-feu et le transfert de souveraineté puis jusqu'à l'élection d'une assemblée constituante en Algérie. C'est si loin 1830, et malgré soi, on remonte les 132 ans et on suit le parcours rouge des troupes françaises débarquées à Sidi Fredj le 14 juin 1830, avec ce sentiment douloureux d'avoir perdu une partie de son histoire, de ses racines. C'est le récit d'une identité niée, fracassée par la "mission civilisatrice" de la France, "le but était noble", "conduire sur la voie du progrès les peuples les moins évolués, diffuser les valeurs démocratiques…". C'est le récit de blessures toujours ouvertes dans cette terre algérienne, un récit qui fait toujours battre nos cœurs plus vite et couler nos larmes plus chaudes.