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Les Pays-Bas coincés dans la guerre des puces électroniques entre les Etats-Unis et la Chine

L’entreprise néerlandaise ASML, la seule à être capable de fabriquer des machines à graver les microprocesseurs les plus performants, était au cœur de la rencontre, mercredi 27 mars à Pékin, entre Mark Rutte, le premier ministre sortant des Pays-Bas, et Xi Jinping, le président chinois.

Par  (Pékin, correspondant)

Publié le 27 mars 2024 à 20h10, modifié le 28 mars 2024 à 08h08

Temps de Lecture 3 min.

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Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, et le président chinois, Xi Jinping, à Pékin, mercredi 27 mars 2024.

Le ton est à la hauteur de l’enjeu. « Aucune force ne peut entraver le rythme des progrès technologiques de la Chine », a prévenu, mercredi 27 mars, le président chinois, Xi Jinping, devant le premier ministre néerlandais sortant, Mark Rutte, en visite à Pékin. Les Pays-Bas se retrouvent au cœur du combat que se livrent les Etats-Unis et la Chine sur la production de puces électroniques dernier cri. L’Amérique déploie toute son influence pour empêcher son principal concurrent stratégique de rattraper son retard dans ce domaine crucial pour la production des smartphones les plus avancés, des véhicules électriques ou de systèmes d’armement complexes.

Une bonne partie de cette course se joue dans la banlieue d’Eindhoven, dans le sud des Pays-Bas, où ASML a son siège. Cette entreprise est la seule au monde à être capable de produire les machines gravant les circuits intégrés les plus fins, descendant aujourd’hui à 3 nanomètres (nm). Sous la pression de Washington et du fait de réglementations adoptées dès 2019, le groupe n’a jamais livré à la Chine ces machines gravant à la lumière « extrême ultraviolet », mais en fournit aux fonderies du géant taïwanais TSMC et du sud-coréen Samsung.

Elle a vendu, en revanche, ses machines de moyenne gamme de la génération précédente, l’« ultraviolet profond », à des clients chinois, en particulier SMIC, fournisseur crucial du géant des smartphones et des réseaux de téléphonie Huawei, à qui les champions taïwanais ne peuvent plus vendre aucune puce électronique, là aussi du fait de la pression américaine.

« La sûreté nationale avant les intérêts économiques »

A la demande de Washington, les Pays-Bas ont également bloqué, depuis le 1er janvier, la fourniture de machines de moyenne gamme à la Chine. L’administration américaine était intervenue pour faire cesser des livraisons de dernière minute de commandes chinoises, qui ont connu un bond avant l’entrée en vigueur de l’interdiction de vente, alors que la Chine a tout fait pour acheter un maximum d’équipements.

En amont de cette interdiction, le marché chinois est devenu, en 2023, le deuxième, après Taïwan et avant la Corée du Sud, pour ASML, l’entreprise européenne la plus importante du secteur des technologies. Elle y a fait 6,4 milliards d’euros de ventes, 29 % de son chiffre d’affaires – une part qui a doublé par rapport à 2022.

Cette position n’est pas en adéquation avec le constat du renseignement néerlandais, qui, dans son évaluation annuelle des risques, en août 2023, considérait que la Chine représente « la plus grande menace à la sécurité économique » du royaume. M. Rutte lui-même, chef de gouvernement démissionnaire, ne peut s’éloigner des intérêts américains : il est le candidat favori des Etats-Unis pour prendre le poste de secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Signe des tensions sino-américaines sur la technologie, la Chine aurait introduit de nouvelles règles demandant à ses administrations de ne pas s’équiper d’informatique et de serveurs sous processeurs AMD et Intel.

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