Formule 1 | Verstappen cible n°1 de Mercedes, Sainz apprécié, Alonso surveillé : la "silly season" en folie

C'est une hypothèse devenue envisageable - pour ne pas dire probable - après l'annonce du transfert de Lewis Hamilton chez Ferrari. Entre les saisons 2024 et 2025, la grille pourrait basculer du tout au tout. Le week-end dernier, lors d'une interview accordée à Fox Sports en marge du Grand Prix d'Australie, Toto Wolff a d'ailleurs admis tout haut ce qu'il avait laissé entendre, tout bas : Max Verstappen est bien sa cible n°1 pour remplacer le septuple champion du monde. Le jeu de chaises musicales s'annonce particulièrement animé...

Le patron de l'écurie ne se cache plus et ses déclarations publiques répétées concernant son désir d'attirer Max Verstappen ont aussi pour intérêt de mettre la pression sur Red Bull. Depuis que les luttes intestines de l'écurie championne du monde ont elles aussi été rendues publiques, le départ du Néerlandais est devenu concevable. Notamment si le statut et l'influence de Christian Horner sont confortés, et que Helmut Marko est muselé. Et puis, par le passé, Mercedes s'était déjà penchée sur le cas du pilote devenu triple champion du monde.

Si la firme allemande ne parvient pas à attirer Verstappen dans ses filets, notamment en raison de ses mauvaises performances, elle pourrait alors se tourner vers deux autres hommes : Carlos Sainz et Fernando Alonso. Le premier est victime de l'arrivée programmée de Lewis Hamilton mais son attitude exemplaire et ses résultats font de lui une proie facile et attrayante pour accompagner George Russell.

Alonso, brillant la saison dernière et certain d'être encore "bankable" malgré ses 42 ans (bientôt 43) pourrait aussi être une solution intéressante d'un point de vue sportif et marketing. Arracher le double champion du monde, probablement pour un contrat court, permettrait aussi de laisser un peu plus de temps à Andrea Kimi Antonelli, promu de manière expresse en Formule 2 et déjà surexposé, alors qu'il n'est pas encore majeur.

Chez Red Bull, le plan était assez clair avant que la guéguerre n'éclate. La firme autrichienne pensait avoir verrouillé l'avenir de Verstappen, avec un contrat record jusqu'en 2028, mais le jeu des clauses et la situation actuelle ont semé le flou. Les candidats potentiels pour le remplacer, en cas de départ aux allures de tremblement de terre, ne peuvent être que Sainz et Alonso, les deux seuls pilotes ayant évolué dans des "Top Teams" disponibles.

Sainz a l'avantage de bien connaître la maison puisqu'il a longtemps rongé son frein chez Toro Rosso - un temps aux côtés de Verstappen - avant d'aller voir ailleurs faute d'opportunité dans la maison mère. Alonso a l'expérience de la conquête du titre et une personnalité compatible avec l'image renvoyée par Red Bull.

L'autre concerne Sergio Pérez. Sauf énorme rebond au fil de la saison, le Mexicain ne devrait pas être reconduit, d'autant que son âge (34 ans), tout comme celui de Daniel Ricciardo, a été jugé rédhibitoire par Helmut Marko. Un autre retour, celui d'Alexander Albon, qui s'est refait une santé chez Williams, pourrait faire l'affaire. Même si Yuki Tsunoda, qui rêve d'être promu et semble mettre toutes les chances de son côté pour y parvenir avec un bon début de saison, est encore dans les parages.

Aston a bien compris qu'elle était désormais devenue un plan B aux yeux d'Alonso et risque donc de subir une décision de l'Espagnol. Son accord de motorisation avec Honda, à partir de la saison 2026, est un atout pour attirer Tsunoda, couvé par le motoriste. Pour l'instant, l'intérêt ne semble pas réciproque. L'écurie détenue par Lawrence Stroll pourrait donc être contrainte de saisir une opportunité, en fonction de ce qui se passera chez les équipes du haut de tableau.

Chez Stake, Valtteri Bottas et Guanyu Zhou pourraient bien vivre leur dernière saison en F1. Le premier est en fin de carrière, voire en roue libre. Le second, loin d'être ridicule, n'a finalement pas bénéficié d'un gigantesque engouement de la Chine pour le moment. Audi, qui prendra le contrôle de l'écurie en 2026, serait tenté de placer ses pions en amont.

Sainz est régulièrement évoqué, notamment en raison des liens entretenus par son père avec le constructeur allemand, même si le champion du monde des Rallyes a toujours nié avoir un quelconque pouvoir d'influence. Esteban Ocon, dont la carrière est toujours gérée par Mercedes, a l'attitude pour séduire.

Le vainqueur du Grand Prix de Hongrie 2021 parvient souvent à maximiser le potentiel de l'Alpine. Mais il risque de souffrir, comme son coéquipier Pierre Gasly, du manque de visibilité lié aux performances de l'A524 cette saison. Pour les retenir, l'écurie française devrait faire miroiter l'espoir d'un rebond avec la nouvelle réglementation technique de 2026. Mais à respectivement 27 et 28 ans, Ocon et Gasly n'ont plus de temps à perdre.