Lula refuse d'extrader Cesare Battisti
Cesare Battisti
Photo : AFP / ANTONIO SCORZA
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Brésil ne se pliera pas à la demande italienne d'extrader l'ex-militant d'extrême gauche Cesare Battisti.
Le ministre des Affaires étrangères a fait part ce vendredi à Rome de la décision du président sortant Luiz Inacio Lula da Silva.
Réagissant à la décision brésilienne, le gouvernement italien a annoncé le rappel de son ambassadeur à Brasilia et a promis de poursuivre « la bataille » judiciaire pour obtenir l'extradition de Battisti qu'il considère comme un « terroriste » en fuite depuis trente ans.
Battisti, incarcéré depuis mars 2007 à Brasilia à la demande de l'Italie, devrait demeurer en prison au moins jusqu'en février, le temps pour la Cour suprême d'examiner la conformité de la décision de Lula avec le traité d'extradition bilatéral.
« Je m'engage à poursuivre la bataille pour que Battisti soit livré à la justice italienne », a affirmé le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi. « Cette affaire n'est pas close, bien au contraire : l'Italie ne se rend pas. »
L'extradition de Battisti, 56 ans, est réclamée avec force par Rome où il a été condamné par contumace en 1993 à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres et complicité de meurtres commis en 1978 et 1979, crimes dont il se dit innocent.
En novembre 2009, la Cour suprême du Brésil s'est prononcée pour l'extradition de l'ancien membre des Prolétaires armés pour le communisme.
Mais la présidence, à qui revenait la décision finale, a plutôt décidé de lui accorder le statut de réfugié politique.
Le ministre brésilien des Affaires étrangères a tenu à préciser, à l'endroit de Rome, que cette « décision ne représente pas un affront envers un autre État ».