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L’électro-pop en apesanteur d’Isaac Delusion, en concert à Lausanne

Dix ans après ses débuts, le duo parisien sort son quatrième album, «Lost and Found», qu’il vient défendre ce vendredi aux Docks

© Julien Mignot
© Julien Mignot

En 2014, on craquait instantanément pour Isaac Delusion, lumineux premier album du groupe éponyme, formé du côté de Vincennes par Loïc Fleury et Jules Pacotte, deux potes de lycée aux affinités musicales différentes mais compatibles pour le meilleur – la pop teintée de folk d’Elliott Smith et Sufjan Stevens pour le premier, des sonorités plus électroniques pour le second, avec notamment une vénération pour les expérimentations savantes d’Aphex Twin. De leur association est née une musique en apesanteur, entre mélancolie folk, envolées pop et rythmiques électro.

Dix ans plus tard, Isaac Delusion publie son quatrième album, Lost and Found, et rappelle qu’il est toujours aussi essentiel. Au fil des enregistrements, la musique du duo – quatuor à la scène – s’est discrètement complexifiée et, si elle toujours ouvertement portée vers la lumière, on y trouve également ce spleen qui hantait les compositions du regretté Elliott Smith, mais parfois aussi des arrangements qui s’aventurent vers des territoires soul, pour un groove diffus.

Producteur extérieur

Après des années passées sur le petit – et excellent – label Microqlima, Loïc Fleury et Jules Pacotte ont été signés par Wagram Music, principal groupe indépendant français réunissant une foultitude de petites structures. Et pour la première fois, ils ont travaillé avec un producteur extérieur, en l’occurrence LUCASV, collaborateur notamment de Disiz. De cette envie de s’ouvrir vers l’extérieur vient un son parfois plus ample et profond que par le passé.

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Même si une reprise du beau Couleur menthe à l’eau d’Eddy Mitchell avait en 2019 valu au groupe anglophone une belle visibilité, Isaac Delusion n’a jamais connu le même engouement qu’une formation comme Phoenix. Dommage, même si pouvoir encore les écouter dans des salles et festivals à taille humaine, comme aux Docks de Lausanne, est un privilège. D’autant plus que vendredi soir, la première partie sera assurée par Psycho Weazel, duo neuchâtelois qui navigue dans les mêmes eaux, mais plus ouvertement tourné vers la fête et la danse.


Isaac Delusion, «Lost and Found» (3e Bureau/Wagram Music). En concert à Lausanne, Les Docks, vendredi 22 mars à 20h30, avec Psycho Weazel en première partie.