Ils ont vécu un enfer. Mardi 26 mars 2024, des habitants de Vernon (Eure) qui ont pris le train à la gare de Paris-Saint-Lazare (PSL) ont mis, pour certains, jusqu’à huit heures pour rentrer chez eux.
Montés à bord du train 13153, parti à 20h12 de PSL, ils ont été arrêtés sur les voies quelques minutes après le départ en raison d’un défaut d’alimentation électrique entre Asnières-sur-Seine et leur gare d’origine.
Trois heures d’attente dans un train
« J’étais dans le train de 20h12 hier soir. Nous nous sommes retrouvés bloqués à attendre jusqu’à 23h30 dans le noir complet et sans nouvelles sur les rails », témoigne Justine, vernonnaise. À 23h30, elle et les autres voyageurs ont finalement pu regagner la gare de Saint-Lazare. Mais leur périple ne faisait que commencer en réalité.
« À 23h30, alors que le train devait repartir pour Vernon / Rouen, il est tombé en panne », explique l’association d’usagers Vernon train de vie, alertée par les passagers présents hier soir.
Pour les usagers, l’attente commence à devenir longue. « Sur place, il n’y avait personne pour nous accueillir et nous aider. Aucun service de substitution n’avait été mis en place. Les usagers ont dû râler et négocier pour enfin obtenir un bus. Bus que nous avons attendu 1h30 dans le froid de la gare et qui nous a tous déposés à Mantes-la-Jolie (Yvelines) », se souvient Justine.
De son côté, la SNCF assure avoir géré la situation. « Les passagers n’ont pas eu à négocier, c’est la SNCF qui met des solutions de substitution à disposition », indique-t-on au service communication SNCF Usagers.
Les personnes à bord du train 13153 ont dû rester à bord pour leur sécurité : « On ne sait pas d’avance combien de temps va être nécessaire pour résoudre un souci de caténaire. Les équipes ont fait un premier diagnostic et l’alimentation a été rétablie au bout d’une heure, souligne la SNCF. Il fallait ensuite réaliser un certain nombre de vérifications techniques. Au départ, nous avions envisagé de transborder les passagers vers la gare de Paris-Saint-Lazare mais cela a été annulé et nous les avons laissés à bord du train pour leur sécurité. »
Après la panne sur le train en direction de Vernon, les passagers ont finalement été acheminés en bus jusqu’à Mantes-la-Jolie.
Et la SNCF de poursuivre : « Deux trains étaient concernés par cet incident, nous avons mobilisé cinq bus pour rallier Paris à Caen et un en direction de Rouen, d’une capacité de 83 places. La décision a été de compléter ce bus par des taxis. Depuis le Covid, ce n’est pas simple de trouver des bus et des chauffeurs, surtout à cette heure-ci, la situation est compliquée. Même tardivement, nous avons ramené l’ensemble de nos clients. »
Pas de deuxième bus ?
Les Vernonnais ont donc d’abord rallié Mantes-la-Jolie dans un premier bus. Mais mauvaise surprise à l’arrivée : pas de trace du bus pour Vernon.
À Mantes, les bus qui devaient desservir les différents arrêts ne sont pas venus. Un seul agent était présent pour commander les taxis, mais nous étions plus de 30 à 40 personnes à attendre de monter dedans. Résultat, je suis rentrée chez moi vers 3h30 du matin.
Alertée par des usagers dès mardi soir, l’association Vernon train de vie n’a pas tardé à alerter la SNCF. Dès ce matin, mercredi, un message a été envoyé à Grégoire Forgeot d’Arc, directeur régional de la SNCF en Normandie. « Suite à un nouveau problème de caténaire à Asnières, les passagers du 13153 (20h12 à PSL) sont arrivés à Vernon entre 3h30 et 4h du matin ! D’après les témoignages que je commence à recevoir, ils sont en colère (une fois de plus) car d’après eux, la gestion par la SNCF de cet incident a été catastrophique », tempête Nicolas Catteau, vice-président de l’association.
Dans son message, il adresse plusieurs questions au directeur régional et demande « un message officiel d’excuses qui sera transmis aux passagers du train concerné », une mesure exceptionnelle de dédommagement et une « explication claire et précise » pour comprendre l’incident survenu à Asnières-sur-Seine (troisième incident de type à cet endroit, Ndlr).
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